Solidarité de classe avec la grève des travailleurs de la sûreté aérienne!

(«le prolétaire»; N° 501; Octobre 2011 - Janvier 2012)

Retour sommaires

 

 

Samedi matin 24 décembre, au neuvième jour de la grève, les grévistes de l’aéroport de Roissy ont voté la poursuite de l’action, la grève se continuant également dans d’autres aéroports: en effet après avoir démarré à Roissy, le conflit a touché et touche, de façon plus ou moins importante, les aéroports d’Orly, Lyon, Nice, Rennes, Mulhouse, Bordeaux et Toulouse.

Les grévistes demandent une augmentation de 200 euros et l’amélioration de leurs conditions de travail, alors que les propositions patronales se limitent à l’augmentation de la prime annuelle à 1000 euros.

La détermination des travailleurs ne faiblit pas, malgré l’obstination des patrons qui ont reçu le renfort spectaculaire du gouvernement sous la forme d’une puissante campagne de propagande où participent différents ministres et Sarkozy lui-même sous le thème éculé de la «prise en otage» des vacanciers par les grévistes; et l’envoi de 400 policiers et gendarmes pour casser la grève en remplaçant les grévistes et en dissuadant toute tentative éventuelle de piquets de grève.

Avant ce recours spectaculaire aux flics, les patrons avaient déjà fait appel à des travailleurs précaires ou d’autres entreprises pour faire les jaunes. Cela s’est cependant révélé insuffisant étant donné le nombre très important de passagers dans cette période de vacances.

Le gouvernement a également décidé d’utiliser ce conflit pour faire voter très rapidement une loi fixant un service minimum dans les transports aériens.

 

L’extension de la grève exige des positions de classe

 

Les conditions des travailleurs de la sûreté ne sont pas différentes de celles de nombreux travailleurs des aéroports: bas salaires, mauvaises conditions de travail, et leurs revendications pourraient être reprises par ces derniers, formant la base d’une extension de la lutte à tous les travailleurs. Ce n’est évidemment pas cette voie que suivent les appareils syndicaux. Rappelons que, contre le futur projet de lois, plusieurs syndicats du transport aérien ont déposé un préavis de grève... pour le mois de février! Sans doute l’UL CGT de Roissy qui, elle, est impliquée dans le conflit en cours, a appelé, dans son communiqué du 21/12/2011 «à rejoindre la grève, y compris au delà du secteur de la sûreté». Mais elle ne fait rien concrètement pour mobiliser les autres travailleurs, se contentant de gémir que les tentatives du gouvernement «accroissent les tensions sociales dans le pays» (!) ou de saluer un communiqué du syndicat FO de la police critiquant l’utilisation des policiers dans le conflit. Et dans le communiqué suivant elle met en avant comme revendication fondamentale la création d’un «corps d’Etat» pour assurer le «service public» (1) de la sûreté aérienne!

Cette orientation rend évidemment impossible toute extension de la lutte aux travailleurs qui ne sont pas destinés selon l’UL CGT à devenir des fonctionnaires remplissant une noble tâche de service public.

Le corporatisme, l’idéologie du service public et le fétichisme de l’Etat sont directement opposés à l’union des travailleurs dans la lutte, nécessaire pour faire fléchir un patronat  solidement appuyé par l’Etat bourgeois. Tous les travailleurs ont les mêmes intérêts: ils sont exploités par les capitalistes et réprimés par l’Etat bourgeois; ayant les mêmes intérêts et les mêmes ennemis, leur combat doit être commun!

Pour se défendre, pour mener et diriger leurs luttes, les travailleurs ne peuvent donc pas compter seulement sur leur détermination; il leur faut aussi, dans les aéroports comme partout, rompre avec les orientations collaborationnistes des appareils syndicaux et s’organiser sur des bases de classe pour pouvoir étendre leur lutte, la renforcer et la faire triompher!

24/12/2011

 


 

(1)   Voir ces communiqués sur Lille Indymedia.

 

( La grève s’est terminée le lundi 26 décembre, sans autre résultat que l’augmentation de la prime annuelle à 1000 euros proposée par le patronat, dont 750 seulement dits garantis et 250 liés à la productivité. La CGT et SUD, à la différence des autres syndicats, ont refusé de signer l’accord )

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

Retour sommaires

Top