Pour vivre le prolétariat doit lutter contre la bourgeoise et tous ceux qui  vivent de l’exploitation du travail salarié

Seule sa lutte de classe peut en finir avec l’oppression de l’homme par l’homme, avec les divisions de classes, en révolutionnant de fond en comble la société capitaliste !

(«le prolétaire»; N° 507; Avril - Mai 2013)

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Prolétaires ! Travailleurs de toutes les races et de toutes les nationalités !

 

Au cours de ces dernières années la crise économique mondiale n’a cessé d’aggraver les conditions de vie de larges couches de la population, non seulement dans les pays pauvres, mais aussi dans les pays les plus riches, dans les Etats impérialistes qui ont conquis une position dominante par la violence économique, sociale politique et militaire qui caractérise le développement effréné du capitalisme.

Les crises économiques capitalistes plongent dans le chômage, la misère, la faim ou la mort des masses toujours plus grandes d’hommes, de femmes et d’enfants – démonstration atroce que le système économique basé sur le profit est incapable d’apporter le bien-être et la paix aux êtres humains. Aux crises s’ajoutent en effet les guerres qui en sont les conséquences et qui correspondent à des affrontements économiques et politiques entre puissances bourgeoises.

L’avenir que les classes bourgeoises, qui dominent la vie économique et sociale de tous les pays, préparent pour les générations actuelles et futures est un avenir d’oppression encore plus pesante, de misère croissante, d’exploitation aggravée pour les prolétaires et les masses laborieuses. Pour résister à cet avenir il n’y a pas d’autre solution que la lutte de classe, lutte organisée sur la base de l’antagonisme entre les classes engendré par l’organisation sociale du capitalisme.

Pour quelle raison seule la lutte de classe prolétarienne peut résister et, à la fin, vaincre la classe bourgeoise, ouvrant à l’humanité la perspective d’une organisation sociale supérieure, sans oppression, exploitation ni divisions de classes? Parce que les prolétaires n’ont rien à perdre que les chaînes avec lesquelles la bourgeoisie, de générations en générations, les contraint à se faire exploiter, et qu’ils ont un monde à gagner! En se libérant de l’esclavage salarié, la classe prolétarienne libérera toute l’humanité de l’oppression sociale capitaliste.

 

Prolétaires ! Travailleurs de toutes les races et de toutes les nationalités !

 

Dans tous les pays, mais surtout dans les pays capitalistes les plus développés, la bourgeoisie n’utilise pas uniquement la violence directe pour soumettre les prolétaires à l’exploitation; elle s’appuie sur toute une variété de forces collaborationnistes afin d’intoxiquer le prolétariat au moyen des diverses armes du pacifisme: de la démocratie à la religion, du sport à la musique, de la culture aux jeux. L’objectif de la propagande bourgeoise n’est pas seulement de plier les prolétaires aux exigences économiques et politiques capitalistes, mais aussi de les convaincre que le travail salarié auquel ils sont condamnés dès leur naissance est un fait « naturel » qu’il faut accepter et auquel il faut s’adapter; de les convaincre que ce travail salarié est leur contribution nécessaire au bien-être collectif, au progrès de la civilisation – et donc qu’il faut éviter les affrontements sociaux et suivre la voie de la collaboration sociale, de la collaboration entre les classes inspirée par des valeurs communes à tous: la prospérité de l’entreprise et de l’économie nationale, le débat citoyen démocratique entre les diverses opinions, le respect des autorités constituées et des lois républicaines, et bien entendu la défense de ces valeurs contre toute attaque, défense qui s’identifie plus généralement avec la défense de la patrie!

Que les prolétaires s’échinent et meurent, non pour défendre leurs propres intérêts, mais pour ceux de la patrie bourgeoise, voilà quelle est la devise de tous les bourgeois, dans tous les pays!

Il suffit cependant aux prolétaires de réfléchir à ce qu’ils sont contraints de donner et à ce qu’ils reçoivent en échange pour constater que dans cette société basée sur la marchandise, l’argent, le profit, ils sont soumis aux lois du capital, à la domination bourgeoise, à la condition d’exploités à perpétuité : leurs seule perspective est une vie d’exploitation, de chômage, de misère et de massacres; car si les guerres aujourd’hui frappent les masses prolétariennes et déshéritées dans des pays lointains, en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient, elles peuvent exploser aussi en Europe et même demain en Amérique.  Mais aujourd’hui et partout si les prolétaires ne meurent pas de faim ou de fatigue, ils risquent la mort dans les «accidents du travail», à cause des maladies provoquées par l’insalubrité des conditions de travail (voir l’exemple de l’amiante ou de la dioxine), par l’incurie des systèmes de soins, par les  bavures policières» ou la répression des grèves et des mouvements de lutte contre leurs déplorables conditions de vie.

 

Pour l’écrasante majorité des prolétaires du monde, l’avenir promis par la société bourgeoise sera pire que le présent !

 

Mais la bourgeoisie est rusée ; plus elle est forte et riche, plus elle divise la masse des prolétaires en couches diverses : selon le métier selon la corporation, selon la nationalité, selon l’âge, le sexe, le degré d’instruction, etc. Cette division ne sert pas seulement à différencier (et à abaisser) les salaires, elle sert surtout à augmenter la concurrence entre les prolétaires eux-mêmes. C’est grâce à cette stratification que la bourgeoisie peut s’assurer le soutien de la couche supérieure, plus spécialisée, mieux payée, celle qu’Engels avait appelé dès 1845 l’aristocratie ouvrière. C’est à travers cette couche d’aristocratie ouvrière et à travers la petite bourgeoisie urbaine et rurale que la grande bourgeoisie industrielle, commerciale et financière réussit à faire pénétrer ses préjugés, ses intérêts, ses valeurs, au sein de la grande masse des prolétaires.

Toutes les grandes organisations opportunistes, celles qui prétendent être les défenseurs des revendications des travailleurs – des syndicats collaborationnistes aux partis réformistes – ont le même credo: la collaboration entre les classes, qui s’obtient par le mécanisme typique du capitalisme qu’est la concurrence! Plus s’aiguise la concurrence entre prolétaires et plus il leur est difficile de lutte ensemble, en se reconnaissant comme membres d’une même classe aux intérêts opposés à la classe bourgeoise. Plus les prolétaires sont en concurrence entre eux, et plus ils se soumettent aux lois du marché, du capitalisme, de l’exploitation du travail salarié : la condition de chacun n’est pas perçue comme étant celle de tous sous le capitalisme, mais comme le résultat de la capacité individuelle à collaborer au mieux avec les patrons, les autorités, les bourgeois.

 

 La concurrence entre prolétaires détruit les poussées matérielles à la lutte contre le système capitaliste !

 

A cause de l’œuvre permanente des forces de la conservation sociale, les générations actuelles de prolétaires ont perdu tout lien avec les traditions des révolutions et des grandes luttes entre les classes. Les partis et l’Internationale Communiste qui appelaient les prolétaires de tous les pays à se lancer à l’assaut du capitalisme furent détruits par la vague contre-révolutionnaire dont le stalinisme a été l’aspect le plus terrible. Les expériences glorieuses de la Commune de Paris en 1871, de la révolution russe, des grandes luttes en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Hongrie et du grand mouvement révolutionnaire international des années vingt qui firent trembler les pouvoirs bourgeois d’Europe et d’Amérique, ont été dès lors ensevelies sous un épais linceul de falsification du communisme marxiste; selon les capitalistes et leurs partisans, elles relèveraient d’un passé «barbare» et révolu grâce aux progrès de la citoyenneté et de la démocratie bourgeoises…

La défaite du prolétariat dans le monde et en Russie a assuré au capitalisme des décennies supplémentaires de vie; à commencer par la deuxième guerre mondiale, chaque décennie de plus de vie du capitalisme a signifié une décennie de plus de destructions de massacres, de misère et d’exploitation pour la plus grande partie de la population du globe.

Le capitalisme qui, au cours de ces décennies, s’est étendu et développé dans tous les pays, n’a pas changé pour autant: mode de production vivant de l’exploitation du travail salarié, il ne peut échapper à ses contradictions internes qui ne cessent de s’approfondir, accroissant la force destructrice de ses crises cycliques.

Ce sont en effet les contradictions matérielles de la société capitaliste qui poussent les prolétaires sur le terrain de l’affrontement entre les classes, sous l’impérieuse nécessité de la lutte pour la survie. Les prolétaires asiatiques ou africains qui risquent leur vie sur les mers à la recherche d’un avenir meilleur démontrent qu’ils ont la même force que les prolétaires italiens, irlandais, allemands, grecs ou espagnols qui au siècle dernier se lançaient dans d’interminables et périlleux voyage à la recherche d’un travail.

 Hier comme aujourd’hui, ce qui pousse ces prolétaires ce n’est pas la « foi », « l’espoir », mais la faim. Les vicissitudes des cycles économiques capitalistes plongent de larges couches prolétariennes, y compris dans les pays riches, dans des situations de faim et de misère que le prolétariat a déjà connu dans l’histoire.

Mais si la poussée de la faim donne la force de se révolter , elle ne peut à elle seule suffire aux prolétaires pour agir en tant que classe. Les médias d’Europe et d’Amérique annoncent depuis longtemps que croissent le chômage et la misère: cela ne provoque que la mobilisation d’associations charitables et religieuses; ce n’est en effet pas l’affamé, le démuni, le marginal que redoute la société du capital, mais le prolétaire qui agit et s’organise avec ses frères de classe pour se défendre, d’autant plus s’ils se regroupent autour d’un programme politique dont le but est le renversement dans tous les pays du capitalisme!

 

Prolétaires, Travailleurs de toutes races et de toutes nationalités !

 

La voie pour se libérer de l’esclavage salarié et de l’oppression capitaliste est historiquement tracée: elle passe par la lutte de classe révolutionnaire du prolétariat dont l’objectif est la conquête du pouvoir politique dans tous les pays, la destruction de l’appareil d’Etat bourgeois édifié par la classe dominante pour défendre son système économique et social.

La lutte de classe ne peut apparaître à l’improviste, de même que ne peut surgir à l’improviste l’organisation de classe prolétarienne sur le terrain de la défense des intérêts immédiats.

Enchaînés par la bourgeoisie et ses laquais réformistes aux besoins du capital, privés de leurs organisations de classe et de leur programme révolutionnaire avec lesquels ils avaient lutté dans les années vingt, les prolétaires doivent remonter de l’abîme dans lequel la contre-révolution stalinienne et la démocratie bourgeoise les ont plongés. Les prolétaires d’avant-garde ont la tâche de retrouver et de défendre le fil de la tradition de classe qui permettra aux secteurs les plus combatifs du prolétariat d’avancer vers la renaissance du mouvement de classe international; l’histoire a en effet démontré que ce mouvement de classe s’appuie sur la rencontre entre la formidable poussée objective de lutte des prolétaires pour défendre leurs conditions de vie, et le programme du communisme révolutionnaire; sur la rencontre entre les masses prolétariennes en lutte et le parti de classe, organe indispensable de la révolution anticapitaliste.

Il n’y a pas d’alternative pour les prolétaires: où ils luttent contre l’oppression et l’exploitation, et au cours de cette lutte ils prennent conscience de posséder la force capable de renverser la société; où ils renoncent et ils se condamnent à n’être que les victimes dociles de la bourgeoisie en temps de paix comme en temps de guerre .

La voie de l’émancipation prolétarienne est semée d’obstacles et d’embûches, édifiés par la bourgeoisie et ses valets réformistes qui s’emploient à orienter les prolétaires dans la voie désastreuse de la collaboration entre les classes.

Les prolétaires ne pourront les éviter qu’en entrant en lutte pour la défense de leurs conditions élémentaires de vie et de travail car c’est seulement à partir de cette lutte que peut se développer la force prolétarienne indépendante de la bourgeoisie et de ses agents. Les objectifs fondamentaux sont ceux qui unifient les prolétaires dans une même armée de classe:

 

·-Lutte contre la concurrence entre les prolétaires !

·-Lutte contre le chômage et le travail au noir !

·-Union entre chômeurs, intérimaires, saisonniers et travailleurs plein temps, entre autochtones et immigrés !

·-Lutte pour la diminution de la journée de travail et l’augmentation des salaires !

·-lLutte pour le salaire intégral aux chômeurs et licenciés !

·-Réorganisation classiste en associations de défense des seuls prolétaires

·-Revendications cohérentes avec la défense exclusive des intérêts prolétariens, immédiats et généraux !

 

L’union fait la force; mais pour devenir une force véritable, capable de résister à l’ennemi de classe et de contre-attaquer, cette union doit se réaliser sur une base de classe: elle doit surmonter la division entre prolétaires, la concurrence, le chacun pour soi et l’individualisme petit-bourgeois et être consciente de l’antagonisme irréductible qui oppose la bourgeoisie et le prolétariat. L’union de classe ne peut exister que sur la base de la force nécessaire pour reconquérir le terrain classiste: le pacifisme, le légalisme, la génuflexion devant les soi-disant intérêts supérieurs de la société – qui ne sont que les intérêts de la classe bourgeoise – la propension au compromis et aux sacrifices en faveur de l’économie nationale ou locale, sont des obstacles énormes à l’indispensable unification de classe pour résister aux capitalistes.

 

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

 

Tel est l’appel que les communistes ont lancé, lancent et lanceront aux prolétaires du monde. Cette union a un objectif fondamental: passer de la lutte de défense des conditions de vie et de travail à la lutte révolutionnaire pour changer le monde, pour transformer la société entière selon les besoins du genre humain. Les communistes révolutionnaires œuvrent à la formation de l’organe indispensable pour la révolution prolétarienne qui est le parti de classe; mais en même temps ils participent à la lutte quotidienne de résistance aux capitalistes en défendant les précieuses leçons des luttes passées, tout en apprenant les exigences matérielles exprimées par les prolétaires en lutte.

 

·-Vive le premier mai de lutte, vive le premier mai classiste !

·-Pour la reprise de la lutte de classe dans tous les pays !

·-Pour la reconstitution des organismes classistes de défense prolétarienne !

·-Pour la reconstitution du parti communiste fort et compact, organe indispensable pour la révolution anticapitaliste !

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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