Correspondance

A la CGT de Seine-Maritime, un réformisme chasse l’autre

(«le prolétaire»; N° 515; Mars - Avril - Mai 2015)

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L‘Union Départementale CGT de Seine-Maritime a tenu son congrès en avril. Pour reprendre le vocabulaire des vainqueurs, les «oppositionnels» ont chassé du bureau les «officialistes», fervents soutien à la direction confédérale. Pour ce faire, toutes les forces critiques de la CGT dans le département se sont coalisés en particulier les nostalgiques de Krasucki et les trotskistes du POI lambertiste et du NPA.

Opération réussie : le nouveau secrétaire de l‘UD est l‘ancien dirigeant du syndicat CGT de Renault-Cléon, dans lequel une alliance du même type existe depuis des années.

Cependant, il ne faut pas creuser beaucoup pour constater que nos «oppositionnels» sont aussi réformistes et collaborationnistes que leurs adversaires.

Pour s‘en convaincre, il suffit de lire l‘appel du Congrès rédigé par la nouvelle direction, c‘est son réel acte de naissance (1).

A côté des classiques demande d‘augmentation de salaire, défense du CDI ou abrogation des lois sur les retraites, il met en avant des revendications purement bourgeoises : «une véritable politique industrielle», «un engagement (sic) du renforcement des services public et de la fonction publique», «un véritable projet de financement de la protection sociale» et «une autre répartition des richesses». Pour satisfaire les trotskistes, on a même ressorti pour l‘occasion la tarte à la crème de «l‘interdiction des licenciements».

Le silence de ce texte sur le nationalisme et le racisme est aussi très parlant. Cela est d‘autant plus significatif alors que le Front national s‘était qualifié quasiment partout dans le département au second tour des élections départementales et qu‘il a atteint jusqu‘à 45% des suffrages.

Sur les moyens d‘action, il n‘y a également qu‘une inflexion de façade. L‘expression «journée d‘action» disparaît pour laisser place à la revendication d‘une «nouvelle Journée de grève générale de 24h», c‘est-à-dire une réplique de la journée du 9 avril qui n‘était pas une grève générale mais une traditionnelle «journée d‘action» démobilisatrice.

Les «oppositionnels», comme leurs frères ennemis, sont opposés à une véritable riposte qui ne peut passer que par une grève sans limitation de durée, jusqu‘à obtention des revendications et que par l‘utilisation méthodes de lutte sur le terrain de l‘action directe.

Au final, la querelle de famille entre collaborationnistes s‘est réglée au profit des plus braillards mais fondamentalement les prolétaires n‘y ont rien gagné. La bonzerie CGT demeure un obstacle sur le chemin de la reprise de la lutte des classes.

Au contraire des manoeuvres pour se faire une place dans l‘appareil, les travailleurs ont l‘impérieux besoin de défendre leurs conditions de travail et de vie, en rupture avec la défense de l‘entreprise et de l‘économie nationale.

 


 

(1) On peut lire cet appel à: http://educaction7627.fr/spip.php?article2875

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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