Seule l’union de classe donnera une perspective aux prolétaires migrants et autochtones

(«le prolétaire»; N° 516; Juin - Juillet - Août 2015)

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«Mieux vaut mourir en mer que rester en Libye. En mer on ne meurt qu’une fois, si on reste en Libye, c’est comme si on mourait tous les jours».

Tel est le témoignage d’une jeune de 16 ans originaire de Guinée-Bissau, embarqué comme tant d’autres au péril de sa vie dans un de ces rafiots qui traversent la Méditerranée pour arriver jusqu’aux côtes de Sicile ou de Calabre (1). Il résume le drame vécu par des centaines de milliers d’Africains, de Moyen-Orientaux et Asiatiques qui fuient les guerres, les répressions, le chômage, la faim pour essayer de gagner des pays où ils pourront survivre. La situation dans les pays d’où ils viennent est tellement insupportable qu’elle les pousse à risquer leur vie, à tomber entre les mains de bandes de trafiquants d’êtres humains qui les dépouillent avant de leur faire franchir les frontières, mais aussi de policiers et de fonctionnaires gouvernementaux véreux qui font la même chose, comme cela est documenté dans le cas de la Libye.

Mais la même situation se répète dans des dizaines d’autres pays. Selon les statistiques bourgeoises, qui sont toujours sujettes à caution et en particulier dans ce domaine, les migrants forcés seraient actuellement plus de 60 millions dans le monde, un chiffre comparable à celui de toute la population française. D’après un rapport de l’ONU (2), depuis l’an 2000 plus de 22 000 migrants seraient morts en traversant la Méditerranée, soit plus de 1500 par an. En 2014 plus de 75% des migrants qui ont perdu la vie dans leur voyage, l’ont fait en Méditerranée. Pour ce qui concerne les arrivées sur les côtes italiennes, au cours des quatre premiers mois de cette année, les plus nombreux sont les Syriens (8865 sur un total de 36.390), suivis par les Erythréens, les Somaliens et les Afghans (3), c’est-à-dire qu’il s’agit de migrants venant de pays ravagés par des guerres.

Ils fuient leur pays, souvent abandonnant leurs familles, presque toujours sans connaître la langue ou les langues des pays qui traversés et des pays où ils voudraient s’arrêter, transportant tout l’argent qu’ils peuvent réunir avec les maigres économies de la famille et leur propre travail mais avec la détermination de ceux qui cherchent tous les moyens pour survivre de façon moins terrible que celle des pays qu’ils fuient. Au-delà de la nationalité, du sexe, de l’âge et des convictions politiques et religieuses qu’ils peuvent avoir, ces dizaines de millions d’êtres humains sont unis par la même condition matérielle: un présent absolument sans espoir, un présent à fuir par tous les moyens, même si c’est pour un avenir incertain!

Et c’est cette détermination à survivre en tant qu’êtres humains qui effraie toutes les bourgeoisies du monde et en particulier la bourgeoisie des pays capitalistes les plus riches capitalistes vers où ces masses de désespérés se pressent. Il n’y a aucune réglementation des «flux migratoires» qui tienne: ces «flux» ne diminuent pas; il n’y a pas de contrôles administratifs ou policiers aux frontières qui soient en mesure de contenir ces masses dans les limites où le voudraient les bourgeoisies des divers pays; il n’y a pas de patrouilles militaires sur terre ou en mer en mesure de décourager ceux qui sont prêts à tout pour échapper aux situations insupportables qu’ils subissent. On peut bien construire des murs de 4 mètres de haut aux frontières, comme veut le faire le gouvernement en Hongrie pour bloquer les migrants venus de Serbie, ou comme les Autorités grecques ont commencé à le faire depuis quelques années: les migrants tôt ou tard trouveront le moyen de les contourner.

C’est en tout cas typique de l’attitude des classes dirigeantes bourgeoises face aux problèmes sociaux découlant des contradictions qui ne sont engendrées que par leur système: y répondre par des mesures de «sécurité» et de répression, quand les mesures de charité, habituellement laissées aux églises et aux organisations bénévoles, ne sont pas plus suffisantes pour maintenir les phénomènes d’errance et de clandestinité dans les limites où ils ne sont pas gênants pour la bonne marche des affaires; à moins d’utiliser la formidable poussée de ces masses à fuir leur pays pour spéculer impunément sur leurs besoins élémentaires et les transformer en marchandises périssables. Les solutions bourgeoises sont toujours guidées par les intérêts économiques et politiques; et, quand c’est utile pour alimenter la propagande démocratique des Droits de l’Homme dont la bourgeoisie occidentale de temps à autre hisse le drapeau, les politiciens dissimulent ces intérêts derrière des déclarations ou des actes charitables, qui en réalité ne font que voiler leur cynique mépris pour masses plongées dans la pauvreté, la misère et le désespoir.

Les morts de migrants en Méditerranée, dont on parle désormais comme un phénomène quotidien, ne sont pas causés exclusivement par les contrebandiers et les trafiquants d’hommes; ces véritables criminels ne sont qu’un des maillons de la longue chaîne de l’exploitation capitaliste contrôlée par les centres grand-capitalistes qui ont leur siège dans les riches, modernes et étincelantes métropoles du capitalisme international. Les passeurs et les trafiquants d’hommes, comme les trafiquants de drogue et d’armes - ils font souvent partie des mêmes organisations - ne sont ni plus ni moins que des agents du capital; ils possèdent souvent des comptes bancaires dans les plus grandes banques du monde (dans les dits «paradis fiscaux»), connues de tous les gouvernements; ils agissent en tout cas conformément aux règles fondamentales du capitalisme: les affaires sont plus importantes que tout, de préférence légales (protégées par la loi), sinon illégales (non protégées par la loi mais par la corruption des politiciens, des fonctionnaires, des militaires et de tous ceux qui à un certain moment ont un intérêt à accélérer ou ralentir les opérations).

Une affaire, selon le système capitaliste, se fera si elle permet de gagner de l’argent le plus rapidement possible. C’est seulement une question juridique si l’argent provenant de l’illégalité est blanchi; pour le blanchir, - il est connu que l’argent n’a pas d’odeur ni de couleur! - il suffit de le faire transiter par certaines banques et de l’investir ensuite dans des opérations financières, industrielles ou commerciales en règle avec les lois. N’drangheta, Camorra, Cosa Nostra, mafias russes, chinoises, japonaises ou américaines, en font la preuve.

Le système économique qui repose sur l’exploitation de l’homme par l’homme - le capital et le travail salarié sont les deux piliers de l’économie capitaliste - traverse des périodes de prospérité et de crise plus ou moins marquées, mais il connaît toujours les «phénomènes sociaux» appelés chômage, pauvreté, faim, désespoir, violence individuelle; lors des crises, ces phénomènes sont susceptibles d’augmenter de façon exponentielle, mais ils ne disparaissent jamais, même lorsque la crise se termine qu’elle est plus ou moins surmontée (mais, comme l’affirme le Manifeste Communiste de Marx et Engels, le capitalisme ne surmonte les crises qu’en créant les conditions d’une crise plus générale et plus profonde). Le système économique capitaliste ne sera jamais en mesure d’éliminer les causes des ces «phénomènes sociaux», parce que ces causes se trouvent dans le système capitaliste lui-même.

Dans les crises «une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s’abat sur la société, - l’épidémie de la surproduction» (4). Les marchés, à un certain point, ne sont plus en mesure d’absorber tous les biens produits pour être transformés en argent; et, par conséquent, ils ne sont plus en mesure d’absorber toute la masse des travailleurs salariés employés précédemment. «La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée; on dirait qu’une famine, une guerre d’extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance».

 La société bourgeoise déborde de civilisation industrielle, de toutes sortes de produits, y compris des moyens de subsistance; mais pour une partie de plus en plus grande de l’humanité, toute cette civilisation, tous ces produits, tous ces moyens de subsistance sont inaccessibles. De même que les marchandises, les travailleurs salariés finissent eux aussi dans le trou noir de la surproduction; le capital ne peut plus se valoriser à travers son frénétique cycle d’accumulation; la production industrielle s’arrête, le commerce semble détruit, les capitalistes ne savent pas où et comment investir leurs capitaux; c’est: le système économique capitaliste lui-même qui demande de détruire des masses toujours plus grandes de marchandises, de capitaux et de travailleurs salariés qui ne trouvent plus de débouchés sur le marché – donc, destruction de forces productives – afin de relancer la machine et recommencer à produire et reproduire du capital!

Les masses de migrants qui se pressent aux portes des pays les plus développés, les plus riches, dominant le marché mondial, ne sont que ces couches de prolétaires et prolétarisés qui se rebellent contre les conditions de la barbarie dans laquelle les ont précipitées les crises économiques et les guerres qui ont détruit l’économie de leurs pays; fuyant les séismes sociaux de l’esclavage brutal et d’une mort certaine en raison de la faim ou de la répression bourgeoise, ils se dirigent vers les pays qui ont toujours vanté les vertus de la civilisation industrielle, la sainteté de droits de l’homme, la valeur de la démocratie, la dignité du travail.

Dans ces pays de l’Occident civilisé, quand ils y arrivent vivants, s’ils trouvent «solidarité» et «accueil» en tant qu’êtres humains, ils ne le doivent certainement pas aux institutions, mais aux gens ordinaires mûs par des sentiments de pitié; en général ils se retrouvent sans droits, victimes du mépris raciste, contraints au travail au noir et sous-payé, sans logement décent, dans un semi-esclavage voire dans un esclavage total. Les soi-disant «centres d’accueil» qui devraient recueillir les réfugiés, sont en réalité des centres de détention, des camps de concentration avec profusion de gardes et de fils-de-fer barbelés pour les empêcher de s’enfuir. Bien sûr, les plus «chanceux», peuvent après beaucoup de vicissitudes et de tentatives infructueuses, être régularisés; mais ils courent constamment le risque de retomber dans la condition des prolétaires de catégorie B ou C, de redevenir «clandestins», c’est-à-dire entièrement soumis au bon vouloir des capitalistes qui leur donnent un travail légal, ou de ceux qui les emploient dans des occupations illégales et criminelles. Ils ont échappé à des situations terribles, mais c’est souvent pour finir dans des situations désespérées, en particulier si ce sont des femmes ou des enfants.

Pour les bourgeoisies occidentales, qui se vantent de leur prétendue supériorité, il est très utile de pouvoir montrer à leurs prolétaires la situation désespérée dans laquelle vivent les travailleurs migrants, car ce sont des conditions dans lesquelles les travailleurs autochtones peuvent tomber à tout moment; la crainte que cela inspire à ces derniers contribue à les faire se résigner à la détérioration de leurs conditions de vie et de travail. Comme le dit encore le Manifeste de Marx et Engels, les travailleurs «ne vivent qu’à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît le capital vit que aussi longtemps que le travail, et trouver ne fonctionne que tant que leur travail accroît le capital» : ce qui était déjà une réalité en 1848, l’est encore plus aujourd’hui!

 

Les prolétaires ne peuvent conquérir leur futur qu’en s’unissant par la lutte de classe au delà des barrières de nationalités

 

Des tentatives d’unir les forces prolétariennes au-delà de la nationalité ont eu lieu au cours des dernières années. À certains moments, par exemple lors des défilés du premier mai, les prolétaires sans-papiers ont manifesté avec les prolétaires autochtones. Ces tentatives ont souvent été infestées d’illusions démocratiques sur la valeur de lois bourgeoisie et du soi-disant «dialogue démocratique entre partenaires sociaux» insufflés par les grandes organisations syndicales collaborationnistes. En réalité la vraie solidarité de classe ne peut être mise en œuvre que sur le terrain de la lutte contre la concurrence entre prolétaires. Ce n’est pas tant une question de «droits» à réclamer l’Etat bourgeois qui très souvent ne respecte pas ses propres lois si d’aventure elles sont en faveur des travailleurs. Le cas de l’accueil des réfugiés est emblématique: de plus en plus, les réfugiés politiques proprement dits rencontrent d’énormes difficultés à être reconnus comme tels; ne parlons alors pas de la majorité des migrants forcés, à la fois pour des raisons économiques et sociales à laquelle s’ajoutent au cours des dernières années, les raisons religieuses!

Les bourgeoisies italienne, française, allemande, anglaise, européennes en somme, n’ont en réalité aucune intention de respecter leurs propres principes éthiques et leurs propres déclarations: les Droits de l’Homme ne sont «reconnus» que dans la mesure où ils ne gênent pas la bonne marche des affaires et les intérêts bourgeois, c’est-à-dire rarement. D’une certaine façon, l’afflux constant de migrants dans les pays européens - sans permis de séjour! - est considéré comme une atteinte à leur stabilité économique et politique, et c’est la raison pour laquelle les migrants sont traités comme des ennemis potentiels, sinon des ennemis véritables.

Mais les prolétaires ont une caractéristique matérielle et objective qui les met toujours en mesure d’être potentiellement, et de devenir vraiment, les ennemis de la bourgeoisie. Le migrant, le clandestin, mettent dramatiquement en évidence la caractéristique fondamentale de tous les prolétaires du monde: être un sans-réserve dans une société fondée sur la société privée; et être tendanciellement étranger à cette société, être par conséquent sans-patrie.

Il fait partie de la société, en vérité, à la condition d’être et de rester un salarié: aussi longtemps que le travail des prolétaires augmente le capital, la classe ouvrière moderne, les travailleurs, trouvent un emploi et survivent selon les règles de la société capitaliste.

Mais quand le capital, en proie à une crise de surproduction, ne peut plus assurer comme avant du travail à tous, des masses de prolétaires migrent pour survivre là où ils espèrent trouver un emploi, trouver des capitalistes qui les exploitent en leur donnant un salaire leur permettent de vivre; migration d’une usine à l’autre, d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre. De même que le capital ne s’immobilise pas là où il est produit au cours du cycle productif initial, mais circule d’un marché à l’autre, et dans le monde entier, de même le prolétariat ne peut pas s’immobiliser car il est obligé de chercher du travail là où il y en a, de chercher le capital qui peut éventuellement fournir des emplois.

Le travail, dans la société capitaliste, n’est pas une conquête pour le prolétariat, ce n’est pas une dignité, ce n’est pas l’indépendance ou l’émancipation sociale; le salaire versé contre le travail ouvrier est la forme moderne de l’esclavage, parce que sans salaire on ne vit pas, sans travail on n’a pas de salaire, et dans cette société seul le capitaliste, privé ou public peut fournir du travail et il ne le fournit qu’à la condition qu’il en tire un profit.

C’est un cercle infernal qui n’est brisé que par deux situations opposées: par la crise économique du capitalisme qui peut avoir des conséquences nationales ou internationales qui font qu’il n’est plus valorisé comme avant et que les travailleurs sont expulsés de la production, jetés dans la misère et la faim que connaissent aujourd’hui des millions de prolétaires; ou par le mouvement révolutionnaire du prolétariat, par lequel la classe ouvrière, les prolétaires, ne se battent pas seulement pour des augmentations de salaire, ou contre la dégradation de leurs conditions de vie, ou pour faire admettre leur droit à exister, à s’organiser, à se défendre, mais luttent pour changer complètement la situation, pour briser ce fameux cercle infernal constitué par l’esclavage salarié, pour briser donc la dictature du capital, c’est-à-dire pour briser la superstructure politique que la bourgeoisie a érigé en défense de son mode de production et de son système de domination sociale.

La véritable émancipation du prolétariat réside dans la disparition de la situation qui en fait une classe – la classe exploitée – de cette société. Mais pour ne plus être une classe de cette société, pour ne plus être la classe exploitée par le capital, c’est à dire classe pour le capital, le prolétariat doit s’ériger en classe dominante, prendre le pouvoir politique, établir sa propre dictature pour briser la domination de la classe bourgeoise et aller vers la transformation de toute la société, à l’échelle internationale.

La situation économique et politique des pays dévastés du Moyen-Orient et en Afrique, d’où arrivent en particulier en Europe les masses de migrants forcés, est la démonstration de l’incapacité de la bourgeoisie à résoudre les problèmes créés par son système et son mode de production. Les masses de migrants qui atteignant une manière ou d’une autre, les côtes et les villes européennes indiquent que la révolte des forces productives contre les formes économiques et politiques des rapports sociaux capitalistes, est en route.

Nous sommes encore loin de l’union de la classe prolétarienne dans un même pays, et encore plus loin de l’union de la classe des prolétaires de tous les pays. Mais la direction que prennent objectivement les forces productives est celle de la lutte contre les conséquences du capitalisme, contre les conséquences d’un mode de production et une société caractérisée par une inhumanité insurmontable dans le cadre des rapports de production bourgeois.

Les prolétaires autochtones, les prolétaires d’Europe et d’Amérique, doivent apprendre de leurs frères de classe migrants des pays pauvres, la détermination dans la lutte pour la vie, le courage d’affronter toute difficulté, tout danger, tout risque afin d’atteindre un objectif vital. Pour les migrants aujourd’hui l’objectif vital est d’échapper à des situations intolérables et une mort certaine par la famine ou les actions répressives des pouvoirs bourgeois, et d’arriver dans des pays où la survie est moins incertaine.

Pour les prolétaires autochtones des pays industrialisés, l’objectif vital aujourd’hui est de se libérer de l’étreinte étouffante de la collaboration interclassiste qui les enchaîne à l’ordre bourgeois et de revenir à la lutte de classe. Revenir à la lutte pour la défense des seuls intérêts prolétariens, signifie revenir à l’utilisation de moyens et méthodes de lutte qui vont à l’encontre des intérêts des capitalistes et qui unifient les prolétaires par delà toutes les divisions de race, de nationalité, de sexe, de statut, de corporation, etc. Cela signifie prendre conscience d’appartenir à une classe distincte qui représente une force sociale capable d’audace, capable d’affronter le pouvoir bourgeois qui semble «invincible» parce que le prolétariat est faible, désorganisé, atomisés en individus isolés, s’imaginant pouvoir résister aux capitalistes sur leur terrain économico- financier et sur leur terrain politique de la démocratie parlementaire.

Revenir à la lutte de classe signifie voir en face, sans illusions et sans mythes, la réalité de cette société: la réalité de l’antagonisme de classe qui oppose la bourgeoisie au prolétariat. Cet antagonisme peut être plus ou moins aigu selon les périodes, mais il ne cesse jamais; la bourgeoisie ne cesse pas un seul instant de combattre les prolétaires, même quand elle prétend ne combattre ouvertement qu’une partie des prolétaires en demandant au reste du prolétariat de la soutenir contre ces éléments «dangereux», «incontrôlables», «clandestins» ou impossibles à «intégrer».

L’histoire de la lutte des classes, en particulier dans les pays impérialistes comme le France, fourmille d’exemples de l’utilisation par la bourgeoisie de la division entre prolétaires de différentes nationalités pour empêcher la lutte ouvrière.

Mais l’histoire de la lutte prolétarienne démontre que la lutte de classe peut surmonter cette division comme toutes les autres et que c’est là la clé pour combattre la bourgeoisie avec des chances de succès.

Elle montre aussi que le prolétariat a eu dans le passé la force de mener de grandioses luttes révolutionnaires et même de s’emparer, ne serait-ce que temporairement, du pouvoir, alors même qu’il n’était qu’une classe très minoritaire dans la société. Sa puissance sociale étant aujourd’hui énormément plus grande sur toute la planète, il possède la potentialité d’avoir une force infiniment plus grande.

La tradition classiste et révolutionnaire du mouvement prolétarien passé en Europe, unie à la force et la détermination des jeunes prolétaires des pays de la périphérie de l’impérialisme, peut ainsi devenir demain la combinaison positive pour la renaissance du mouvement prolétarien international. A cette grande perspective historique sont appelés les prolétaires de tous les pays, migrants économiques ou demandeurs d’asile, étrangers ou autochtones, travailleurs occupés ou chômeurs, quels que soient leur nationalité, leur âge, leur sexe, etc.

Alors, le cri lancé par le Manifeste de 1848: Prolétaires de tous les pays, unissez-vous! redeviendra une réalité terrible pour toutes les bourgeoisies du monde.

Le spectre de la lutte des classes, de la lutte révolutionnaire du prolétariat, du communisme, ne s’agitera plus seulement en Europe, mais dans le monde entier!

 


 

(1) cf Il fatto quotidiano, 3/6/2015

(2) cf Le Monde, 20/4/2015

(3) Ibidem

(4) cf «Le Manifeste du Parti Communiste». La citation et celle qui suit sont tirées du chapitre «Bourgeois et prolétaires».

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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