Empoisonnement de masse, exploitation sauvage et répression sanglante.

Le «miracle économique indien» dévore les prolétaires !

(«le prolétaire»; N° 529; Juin - Juillet - Août 2018 )

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Le 22 mai dernier, la police a froidement assassiné une douzaine de manifestants (et en a blessé au moins une soixantaine) qui défilaient contre les dégâts causés par une fonderie de cuivre dans le Tamil Nadu. La manifestation qui a réuni plus de 20 000 personnes a été sauvagement attaquée par 1 500 policiers à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Lorsque les manifestants se sont défendus, des tireurs de la police ont fait feu sur les manifestants en visant la tête et la poitrine, avec donc la volonté claire de tuer. Cette sanglante répression n’est bien entendu pas une «bavure» mais la norme de fonctionnement de la démocratie indienne. Pour preuve, depuis plus d’un an, treize travailleurs de l’entreprise automobile Maruti-Suzuki sont emprisonnés à vie pour meurtre à l’issue d’un coup monté et d’un procès truqué.

Aux victimes de ce crime ignoble, s’ajoutent celles assassinées directement par la fonderie Sterlite depuis son ouverture au milieu des années 1990. Cette entreprise a déversé des déchets toxiques – arsenic, plomb, dioxyde de soufre… – dans les sols et les eaux, empoisonnant les nappes phréatiques et donc ceux qui consomment cette eau ou des produits de la pêche. Elle a également gravement pollué l’air : une étude de 2008 a montré que près de 15 % des personnes habitants à moins de cinq kilomètres de la fonderie souffraient de maladies respiratoires dues à la présence de mélanges de gaz et de particules. Aux victimes des pollutions industrielles doivent sans aucun doute s’ajouter des prolétaires salariés de l’entreprise morts à cause des conditions de travail qui permettent à la fonderie d’être une des plus rentables du monde.

Ce sont les nuisances qui ont provoqué des réactions de colère de la population ouvrière et pauvre de la région. L’annonce de l’autorisation de doubler sa capacité de production, et d’en faire la deuxième grande fonderie de cuivre du monde, est à l’origine des manifestations.

En se développant de façon intense et rapide, le capitalisme indien ne fait qu’accentuer ce que Marx et Engels appelait, dans Le Manifeste, la «guerre civile, plus ou moins larvée, qui travaille la société actuelle jusqu’à l’heure où cette guerre éclate en révolution ouverte, et où le prolétariat fonde sa domination par le renversement violent de la bourgeoisie». La campagne contre la fonderie s’inscrit dans un mouvement de fond de revendications et de révoltes prolétariennes: en 2016, le Tamil Nadu a connu en moyenne 47 grèves ou manifestations par jour. En Inde aujourd’hui comme en 1848 en Europe, « le développement de la grande industrie sape, sous les pieds de la bourgeoisie, le terrain même sur lequel elle a établi son système de production et d’appropriation. Avant tout, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables » (Le Manifeste).

Le prolétariat et les masses rurales affamées ne peuvent attendre leur libération, ou même l’allègement de leur oppression, ni de la bourgeoisie qui les domine; ni du PCI et du PCI(M) lèche-bottes du Parti du Congrès; ni des maoïstes chantres de la paysannerie et d’un développement capitaliste indépendant au nom de la «révolution par étapes»; ni, non plus, des trotskistes comme ceux de la New Socialist Alternative (membre du CWI) défenseurs des «services publics» et des «nationalisations».

Seule la révolution prolétarienne – entraînant les masses populaires avec les prolétaires à leur tête – pourra mettre fin au règne sanglant et mortifère du capital en Inde.

L’énergie sociale qui s’accumule dans la poudrière indienne produira nécessairement, malgré la répression féroce, des explosions d’une importance capitale et capables de secouer en retour les grandes métropoles impérialistes.

L’avenir est à la lutte prolétarienne, en Inde comme partout!

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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