Venezuela

Approfondissement de la crise économique, impasse de la crise politique bourgeoise, besoin urgent de la lutte de classe prolétarienne

(«le prolétaire»; N° 534; Septembre - Octobre 2019)

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Après l’échec de la maladroite tentative de coup d’Etat du président autoproclamé Guaidó et de l’opposition, et face aux déclarations menaçantes des États-Unis selon lesquelles «toutes les options sont sur la table», la situation reste incertaine au Venezuela pour tous les protagonistes. A commencer par les positions oscillantes de l’opposition après les rencontres avec des représentants du gouvernement en Norvège puis à la Barbade, dues au fait que le gouvernement Trump et le gouvernement vénézuélien ont annoncé qu’ils se rencontraient depuis longtemps en secret indépendamment des délégués de Guaidó, le gouvernement vénézuélien ne voulant pas «continuer à parler aux marionnettes mais au marionnettiste», comme le déclara ironiquement Diosdado Cabello, numéro deux de la direction chaviste ... Tout dépend davantage de l’accroissement de la pression américaine sur Caracas que de l’impasse où se trouvent Guaidó et Maduro dans la solution de la crise vénézuélienne.

 

LE JEU IMPERIALISTE PESE DE MANIERE DETERMINANTE SUR LES RIVALITES INTERNES

 

Les principaux porte-parole de l’administration Trump, sous la bannière de la «doctrine Monroe» (selon laquelle le reste du continent est considéré comme l’«arrière-cour» des Etats-Unis), ont évoqué comme épée de Damoclès l’option d’une intervention militaire directe pour renverser le gouvernement de Maduro et installer leur marionnette, M. Guaidó, ou un blocus naval total de la côte vénézuélienne (environ 3 000 kilomètres de frontière maritime à surveiller...!), ce qui serait à peu près impossible et en tout cas extrêmement traumatisant pour toute la région. Mais cela illustre sans aucun doute simultanément l’énorme importance des intérêts matériels en jeu au Venezuela entre un hypothétique bloc impérialiste occidental autour de l’axe américain, et des impérialistes rivaux comme la Russie, la Chine, mais aussi la Turquie et l’Iran, dans le cadre d’un jeu politique géostratégique complexe. Par exemple, si l’on considère les investissements chinois au Venezuela, pour l’exploitation des matières premières telles que le pétrole, le fer et d’autres précieux minerais industriels comme l’or, le coltan, etc., en plus de la reprise de certaines raffineries désaffectées en raison du manque d’entretien, il est clair que Pékin ne peut pas ne pas avoir une intervention politique et diplomatique plus agressive au Venezuela (qui a déjà accumulé envers lui une dette de 25 milliards de dollars) pour garantir ces investissements, qui font partie de ses grands projets qui couvrent toute la région. Mais ces investissements ne dépasseront jamais les investissements américains au Venezuela qui remontent au début du XXe siècle, en particulier pour les puits de pétrole: aujourd’hui, le stock des investissements américains au Venezuela atteint le chiffre fabuleux de 600 milliards de dollars (1).

De son côté la Russie n’a pas seulement elle aussi de lourds investissements dans la production de pétrole, surtout dans la ceinture pétrolifère de l’Orénoque, mais aussi dans la commercialisation internationale du pétrole vénézuélien à travers de la société d’Etat Rosneft, permettant à l’Etat vénézuélien de contourner les sanctions américaines contre le pétrole et les finances de Caracas. En outre elle fournit un important soutien militaire à l’armée vénézuélienne, et elle vient d’annoncer son intention d’envoyer des navires de guerre dans les ports vénézuéliens, donnant ainsi un signal clair de son opposition à toute velléité belliqueuse de la part de la puissance américaine.

 

La situation socio-économique au Venezuela

 

Selon le FMI les prévisions économiques pour le Venezuela sont tout simplement épouvantables: d’une inflation qui en 2016-2017 était de 100% pour arriver ensuite à 900.000 % (130 000 % pour la Banque Centrale du Venezuela) en 2018, cette institution prévoyait qu’elle atteindrait les 10 millions % en 2019, avant de rectifier dernièrement ses chiffres: l’inflation ne serait plus (!) que de un million % pour l’année en cours. Quoi qu’il en soit nous sommes en présence d’une hyper inflation qui bat tous les records historiques. Toujours selon les chiffres du FMI le taux de chômage serait évidemment très élevé (34,3%), sans parler du PIB (produit intérieur brut) qui, encore positif en 2011 (5,6% de croissance) est devenu négatif en 2018 (-15%).

Pour compléter l’aperçu, il faut signaler la chute verticale de l’appareil productif dans tous ses secteurs (-65%); un facteur important de cette chute est la production de pétrole qui de 2011 à 2015 s’est maintenue autour de 2,5 millions de barils par jour; elle est descendue aujourd’hui à 800 000 barils/jour. Si l’on ajoute le fait que le prix du pétrole, après avoir connu une hausse au cours des derniers mois, recommence à baisser, il est facile de comprendre que cela suffit pour frapper durement le revenu national. La ruine est plus qu’évidente, étant donné que les pertes et les accidents dans la production sont dus dans la plupart des cas au manque d’entretien et d’investissements techniques qui sous le capitalisme sont importants pour la compétitivité sur le marché, surtout dans un pays dont les devises viennent essentiellement de la commercialisation de l’or noir.

Ces causes économiques, dont la responsabilité ne peuvent être toutes attribuées à l’administration chaviste, mais aussi à la crise mondiale que connaissent les pays exportateurs de matières premières, ont des conséquences de nature sociale comme la dénutrition, la malnutrition et l’obésité qui selon la FAO (2) ont triplé entre les années 2010-2012 et 2015-2017, passant de 3,6% de la population à 11,7%, en prenant seulement en compte les chiffres fournis par les autorités vénézuéliennes. Il en va de même pour les maladies épidémiques qui avaient pratiquement disparu, comme le paludisme, la tuberculose et la diphtérie qui réapparaissent aujourd’hui et se diffusent en raison de la pénurie de médicaments et de vaccins (3).

Il faut ajouter à cela la forte émigration (4 millions de migrants et de déplacés en 4 ans selon les chiffres de l’ONU) pour avoir le tableau d’une réalité tendanciellement dramatique, avec la crise des hôpitaux, les fréquentes coupures de courant, la dégradation des services publics comme le ramassage des ordures, la distribution de l’eau ou de l’électricité, le téléphone, l’internet, etc. – sans parler du profond abîme où est tombée la valeur réelle des salaires.

 

La «guerre économique» que livre... le gouvernement contre le prolétariat

 

Les Chavistes attribuent la responsabilité de cette situation dramatique, outre aux sanctions américaines, à des groupes capitalistes de la bourgeoisie traditionnelle (4); mais en réalité les lois du capitalisme imposent aux entreprises, quelle que soit leur couleur politique, d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour défendre leurs profits, au détriment des intérêts des prolétaires et des masses. Même l’inefficacité, la corruption en cols blancs comme celle qui règnent habituellement dans les grandes entreprises publiques, sont particulièrement néfastes dans la situation de crise économique où vit le pays.

C’est la démonstration pratique de la nature des thèses et de la politique bolivariennes qui, en fin de compte, quand la crise dissipe le rideau de fumée des mesures sociales, des dites «missions», sr révèle comme le plus pur libéralisme et le plus sauvage capitalisme.

La propagande du gouvernement accuse les Etats-Unis de conduire une «guerre économique contre le peuple du Venezuela» et il est vrai que les sanctions américaines, qui ont commencé sous le gouvernement Obama et qui sont des actions contre les représentants du gouvernement vénézuélien, ont des conséquences désastreuses pour la population. Mais en utilisant le nationalisme, en appelant à l’union nationale pour la défense de la patrie, de la souveraineté, etc., le gouvernement de Maduro cherche à mobiliser ses partisans pour obtenir un soutien parmi le prolétariat, en voulant faire oublier qu’en réalité, c’est le gouvernement qui fait la guerre aux prolétaires.

Ce qui est surprenant, c’est que le gouvernement a pratiquement réussi l’exploit d’éviter de grandes révoltes, à part les manifestations de l’opposition de droite, et que la classe ouvrière qui dépend de sa force de travail pour vivre, ne montre que des signes isolés de mécontentement contre des salaires de misère (le salaire minimum est d’environ 5 dollars par mois) et des conditions de vie insupportables imposées par le régime chaviste.

En fait l’expérience historique des grandes crises économiques, comme celle des années trente, a démontré que ces crises assomment dans un premier temps le prolétariat, l’affaiblissent, le mettent à genoux – surtout quand lui manquent ses armes de lutte, c’est-à-dire ses organisations de classe: il n’y a aucun automatisme entre une grave crise économique et le déchaînement de la lutte de classe. Par conséquent la réaction immédiate des prolétaires est la recherche de solutions individuelles (dont l’émigration), avant de retrouver confiance dans l’action directe et collective contre les capitalistes. En outre la prolongation de cette situation de paralysie de la classe ouvrière est due au fait que la seule alternative qui se présente est celle de l’opposition bourgeoise de droite, trop anti-prolétarienne pour enrôler les masses de sans-réserve du pays.

 

Répression préventive

 

La répression exercée par la police et l’armée n’est pas non plus étrangère à cette situation de quasi-paralysie de la classe ouvrière. L’Etat a réprimé non seulement les manifestations de l’opposition, mais également les protestations venant des quartiers populaires, des entreprises publiques, des enseignants des infirmières et du mouvement paysan; il y a le cas célèbre du dirigeant syndical Ruben Gonzalez, proche de la MUD (alliance de droite), qui , en dépit de son oeuvre collaborationniste pour faire accepter aux travailleurs quelques miettes, a été condamné à 7 ans et 7 mois de prison. Tout ce cadre répressif se cache derrière «l’état d’exception constitutionnel» décrété par le gouvernement vénézuélien. Ces décrets et d’autres introduits à l’époque de Chavez ont été imposés en mai 2016 et renouvelés en septembre 2018; ils permettent au gouvernement d’utiliser la loi martiale pour «préserver l’ordre intérieur».

Le cas de Gonzalez est très instructif: quand le gouvernement et les patrons n’ont rien à concéder aux prolétaires, le jour où ces derniers expriment leur mécontentement, l’Etat bourgeois n’hésite pas à jeter au cachot les valets qui élèvent la voix pour protester. C’est une leçon pour les autres dirigeants syndicaux, une menace pour qu’ils continuent à jouer leur rôle de défenseurs de la paix sociale (c’est-à-dire de paralysie du prolétariat), et un avertissement aux prolétaires qu’il désormais n’y a plus rien à redistribuer et que la répression est passée au premier plan.

 

Fractions bourgeoises rivales, mais unies contre le prolétariat

 

L’échec politique de la vieille bourgeoisie locale est en partie due à son origine sociale et économique: es principaux leaders sont issus de la bourgeoisie dite compradore. A cette couche parasitaire il ne reste plus qu’à espérer l’apparition de personnages comme le falot Guaidó qui affirmait récemment dans une déclaration au Financial Times: «Nous avons tous les éléments pour remplacer la dictature et réaliser une transition: soutien populaire, soutien international, accès aux ressources (...) appui international, état des forces armées, capacité de mobilisation, bien, nous avons tout ça ou presque tout (!)» (6). En réalité, malgré le soutien de Trump, les faits ont montré la vacuité de telles déclarations, qui relèvent plus de l’auto-intoxication que de la réalité.

Il faut rappeler qu’à côté de cette vieille bourgeoisie, il en existe une autre opposée – mais qui en cas d’explosions sociales se montre complémentaire et s’unifie avec elle –, une bourgeoisie compétitive qui soutient la politique de Maduro et du PSUV (Parti Socialiste Uni du Venezuela, le parti au pouvoir). Cette fraction d’origines diverses s’est développée de façon dynamique après les deux boums pétroliers qui ont donné naissance à une petite bourgeoisie essayant de diversifier l’économie du pays mais aussi de profiter des retombées de la manne pétrolière.

Si ces deux fractions s’opposent, en s’appuyant sur les puissances impérialistes (USA et Europe pour l’opposition, Chine et Russie pour celle soutenant le gouvernement), elles ne sont pas dans des compartiments étanches, opposées par un mur infranchissable – comme le démontre le cas de la vieille famille Mendoza qui collabore largement avec le gouvernement, sans parler du pacte Chavez-Cisneros-Carter (voir le supplément n°6 à El PC n°47, mars 2008), ou les négociations en le pouvoir et l’opposition. Ces deux fractions ont un programme anti-prolétarien.

Il est facile pour l’opposition de dénoncer la situation catastrophique dans laquelle survivent les masses sous le gouvernement Maduro, mais sans le proclamer ouvertement, au cas où elle arriverait au pouvoir, son programme serait celui d’une «thérapie de choc» pour stopper l’hyper inflation et restaurer le taux de profit du capitalisme vénézuélien; évidemment le «choc» serait infligé aux prolétaires et aux masses vénézuéliennes. Selon Eduardo Gamarra, professeur d’économie dans une université de Floride: «les Vénézuéliens ont souffert durant toute cette période, [mais] ils vont se trouver face à une politique très dure si on veut contrôler le système monétaire» (6).

 

Un gouvernement qui s’appuie sur la tromperie ne peut durer très longtemps

 

Il y a un an Maduro appelait la classe ouvrière à soutenir son plan de reprise économique et financière: «nous avons entre nos mains la formule parfaite pour garantir le bien-être de peuple vénézuélien» déclarait-il le 23/8/2018 lors d’une réunion avec des dirigeants syndicaux. Mais les faits ont montré depuis un an ce qu’il y avait derrière ces phrases démagogiques: une dégradation sans précédent de la situation économique et sociale non seulement du prolétariat mais aussi de larges couches de la petite bourgeoisie, où seuls se sont enrichis les spéculateurs, les bachaqueros («revendeurs» du marché noir), mais surtout les bourgeois qui jouissent d’un accès facile aux devises étrangères.

 

Depuis Macondo, Guaidó en appelle à l’armée vénézuélienne

 

Les appels de Guaidó à l’armée semblent être issus de Macondo, la ville imaginaire décrite par Gabriel Garcia Marquez. En réalité l’armée soutient le gouvernement parce que sa hiérarchie est étroitement liée à la gestion du pays et donc aux affaires. Cette hiérarchie installée au gouvernement et qui continue à faire des affaires malgré la crise, n’avait rien à gagner en se tournant vers l’opposition pour faire un coup d’Etat contre Maduro (dont le cabinet est composé presque uniquement de chefs militaires). Mais si jamais ces affaires étaient compromises par le prolongement de la crise, l’armée qui est le pilier fondamental et le défenseur ultime du capitalisme n’hésiterait pas une seconde à déposer le gouvernement et à infliger au prolétariat la thérapie de choc que lui promettent les économistes.

La position de l’armée vénézuélienne doit faire réfléchir les avant-gardes prolétariennes: peu importe le nombre de fois où la classe ouvrière participe au cirque électoral ou ce que dit l’«opinion publique», quand c’est nécessaire les décisions fondamentales se basent sur la force, la violence et la dictature concentrées dans ce bras armé de l’Etat bourgeois. Comme l’affirme la critique marxiste: au-delà des apparences civilisées et de calme équilibre de l’ordre bourgeois, même dans la république la plus démocratique, l’Etat n’est pas autre chose que le comité d’intérêt de la classe dominante.

 

La patrie, c’est le patron!

 

Mais ce que nous voulons avant tout dénoncer, quel que soit l’issue de ce long mélodrame entre gouvernement et opposition, cette comédie ou tragédie, est que entre cette bande de politiciens, de parasites et de vermines, se trouve emprisonné le prolétariat, complètement inerte du point de vue de classe, et qu’il est encore considéré comme un soutien du nationalisme qui défend «sa» patrie contre l’impérialisme américain, au lieu de défendre ses intérêts de classe; le prolétariat que cette société marginalise et lui nie sa condition de producteur de toutes les richesses d’un pays qui ne lui appartient pas, mais qui, en dépit des conditions de vie et de travail épouvantables qui lui sont infligées, est le premier à être appelé à le défendre, lors de toutes les manifestations organisées pour dénoncer les exactions de Trump.

Les guerres ont toujours éclaté avec des armées qui affirment, en se massacrant réciproquement, défendre leur patrie... Mais ce sont les prolétaires qui sont massacrés de part et d’autre des fronts; si les prolétaires du Venezuela (comme dans tous les pays) ne veulent pas finir comme chair à canon, ils devront prendre résolument la voie de la lutte pour leurs seuls intérêts de classe dans les manifestations contre le capitalisme sauvage qui règne réellement en dépit de toute la propagande socialiste du gouvernement Maduro.

 

La gauche dans son labyrinthe interclassiste ou les coups de pied au cul qui se perdent

 

Les trotskystes du Partido Socialimo y Libertad (Parti Socialisme et Liberté) et C-Cura (sa tendance dans le syndicat UNT) qui dans le passé étaient invités à des conférences avec Fedecamaras, la très puissante association des patrons vénézuéliens, se sont solidarisés sans aucune critique des manifestations de Hong Kong, de la même façon qu’ils ont participé en 2017 aux manifestations de l’opposition contre Maduro.

C’est la démonstration de leur dangereux interclassisme, malgré leurs déclamations sur l’autonomie de la classe ouvrière. Ils appellent par exemple à se regrouper et constituer «une alternative politique des travailleurs et du peuple qui se pose comme alternative vraiment révolutionnaire au PSUV et à la MUD. Nous appelons la gauche chaviste et non chaviste à s’unir à nous pour cet objectif» (7), mais sans dite sur quel terrain se porterait l’action de cette «alternative politique»: sur le terrain électoral, c’est-à-dire dans le cadre des institutions bourgeoises, ou sur le terrain de classe et révolutionnaire, c’est-à-dire contre ces institutions? Dans ce dernier cas il serait impossible d’arriver à s’unir avec des gens qui soutiennent le gouvernement actuel, même en le critiquant, comme le fait la «gauche chaviste». En réalité il n’y a ici que la vieille politique des «fronts populaires» qui ont toujours servi à empêcher une véritable mobilisation révolutionnaire du prolétariat.

De leur côté, les trotskystes de Marea Socialista se revendiquent du chavisme tout en étant opposés au gouvernement Maduro. Non autorisés légalement à participer aux élections, ils sont liés au niveau international à la IVe Internationale (ex SUQI) qui a depuis longtemps abandonné le principe marxiste de la dictature du prolétariat par celui de la démocratie socialiste, plus en ligne avec leur pratique réformiste dont la participation régulière aux élections n’est qu’un exemple. Leur électoralisme est si enraciné que pour les dernières élections régionales de 2017, comme pour les élections municipales de décembre ils décidèrent de participer sans leur propre étiquette, en affirmant: «on ne renonce pas à ses droits, et il est nécessaire de faire tous les efforts pour les exercer» (8). De façon contradictoire ils veulent défendre la «souveraineté nationale», c’est-à-dire l’économie capitaliste nationale, tout en appelant à l’«autonomie» de la classe ouvrière: les opportunistes camouflent toujours leur véritable nature derrière des déclarations classistes en apparence afin d’attirer les prolétaires écoeurés par le réformisme traditionnel.

Les prolétaires ne peuvent compter ce genre d’organisations pour leurs luttes. Leur situation, toujours plus dramatique au Venezuela, impose une lutte de résistance sur le seul terrain de classe, indépendamment et contre toutes les orientations bourgeoises, chavistes ou anti-chavistes; Comme dans tous les pays cette lutte pose le besoin de la reconstitution du parti de classe, internationaliste et international, pour diriger le combat anticapitaliste vers l’objectif final de l’Etat bourgeois et de l’instauration du pouvoir dictatorial du prolétariat. Si cette perspective n’est pas immédiate, c’est elle qui doit guider dès aujourd’hui les prolétaires d’avant-garde.

Non à l’unité nationale, non à la défense de la patrie, masque derrière lequel la bourgeoisie cache ses intérêts de classe!

A bas le pacte social chaviste! Vive la lutte de classe prolétarienne et anticapitaliste!

L’ennemi principal est dans notre pays!, comme disait le révolutionnaire marxiste allemand Karl Liebknecht.

 

31/8/2019


 

(1) Les médias parlent de façon exagérée de «miracle chinois», des «voies de la soie», du fait que la Chine sera la prochaine première puissance mondiale, etc.; mais à propos des relations commerciales des Etats Unis et du Venezuela, l’ex-vice-ministre du Commerce extérieur, Rosado Prieto déclarait en 2015 que ces relations sont «très fructueuses à en juger par les 590 milliards de dollars qui constituent la balance commerciale des 13 premières années de la révolution bolivarienne. (...) Les Etats Unis sont la première destination de l’argent public vénézuélien, ils ont reçu en 2013 50% de la totalité des paiements internationaux du Venezuela». cf. https://vigiljournal.com/es/la-inversion-extranjera-en-venezuela. Depuis cette date il y a eu sans aucun doute une fuite des capitaux américains, mais les Etats Unis restent de loin le plus grand partenaire économique du pays.

(2) Le Venezuela est le pays lati-o américain qui a connu les plus fortes augmentations en matière de faim et de malnutrition de 2016 à 2018. Le rapport de l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), avec le Programme Mondial de l’Alimentation et l’Organisation Pan-américaine de la Santé, signalent que la proportion de la population souffrant de la faim a triplé.

(3) Selon l’Observatoire Vénézuélien de la Santé, 12,2% de la population ne mange pas plus de deux fois par jour, et la Fondation Bengoa pour l’Alimentation et la Nutrition estime que 25% des enfants souffrent de malnutrition, selon ce qui est cité par Amnesty International dans son rapport annuel.

(4) «Cela me fait même honte. Nous avons perdu la capacité de gouverner et nous sommes responsables de cela. Ce n’est pas la quatrième république qui est responsable. Non. C’est nous qui sommes responsables parce que cela fait 19 ans que nous sommes en révolution et nous sommes responsables du bien et du mal qu’il y a dans ce pays» déclarait en juin 2018 Freddy Bernal, chef de police et Coordinateur actuel des CLAP (programme d’assistance sociale).

(5) cf https: // www.ft. com /content/396650ba-b2e4-11e9-bec9-fdcab53d 6959 August 4, 2019

(6) cf https: // www .cnbc.com/2019/08/02/venezuela-inflation-at-10-million-percent-its-time-for-shock-therapy.html

(7) cf http // laclase. info /content/ hay-que-movilizarse-para-sacar-a-este-gobierno-hambreador/

(8) cf https: // es.wikipedia.org / wiki/Marea_Socialista

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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