Pour la lutte de classe anticapitaliste!

Pour la révolution communiste internationale!

(«le prolétaire»; N° 511; Avril- Juin 2014)

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Prolétaires, camarades!

 

Les gouvernements qui se succèdent alternativement à la tête de l’Etat n’ont qu’un souci: assurer la bonne marche de l’économie capitaliste. De droite comme de gauche, «socialistes» ou «libéraux», «réformistes» ou «conservateurs», ils obéissent aux aspirations et servent les intérêts, non de leurs électeurs ou des «citoyens» en général, mais des groupes capitalistes, industriels et financiers les plus puissants qui sont les maîtres véritables dans tous les pays. La démocratie et tout son système électoral n’est qu’un paravent qui sert à masquer la réalité de la division de la société en classes aux intérêts antagoniques et la dictature de la classe dominante sur la classe exploitée. Selon le principe démocratique, tous les «citoyens», qu’ils soient des richissimes capitalistes ou des chômeurs jetés à la rue sont égaux devant la loi et ils ont, par leur bulletin de vote, la même possibilité de décider de l’orientation de la politique étatique.

Absurde mensonge qui est démenti tous les jours! L’Etat est une machine d’oppression édifiée depuis des siècles au service de la classe dominante que la bourgeoisie a arraché à l’aristocratie et qu’elle n’a cessé de renforcer et de perfectionner pour qu’il devienne le représentant collectif du capitalisme (Engels). Il est par nature incapable de s’opposer aux intérêts capitalistes, et a fortiori, de prendre la défense des prolétaires exploités contre les capitalistes exploiteurs! Si d’aventure un gouvernement ou des lois se mettent à gêner le bon fonctionnement économique ou politique du capitalisme, ce gouvernement est balayé, ces lois sont ignorées ou supprimées. Les exemples sont légion dans l’histoire y compris la plus récente en Europe, de la Grèce des colonels à la France gaulliste.

 

Prolétaires, camarades!

 

Seuls des hypocrites ou de parfaits abrutis pourraient s’indigner du fait que des gouvernements «de gauche» qui, en Italie ou en Espagne, en Allemagne ou en France, etc., ont mené et mènent des politiques anti-ouvrières avec plus de zèle encore que des gouvernements «de droite». La fonction politique précise du réformisme, cet agent de la bourgeoisie au sein de la classe ouvrière (Lénine) qui s’appuie sur les secteurs relativement «privilégies» de l’«aristocratie ouvrière», est précisément de faire admettre les impératifs capitalistes par les travailleurs, ou au moins de paralyser leurs réactions. Grâce à la complicité active des appareils syndicaux et autres organisations de collaboration de classe dont le patriotisme économique est le credo, les gouvernements de gauche réussissent plus facilement cette sale besogne, alors que des gouvernements de droite risquent de provoquer des luttes plus difficiles à contrôler.. La seule chose qui change est qu’au fil des années les «contreparties» et «concessions» accordées aux travailleurs pour faire passer la détérioration de leurs conditions de vie et de travail, sont toujours plus maigres.

Bien entendu à chaque fois ces mesures anti-ouvrières et antisociales sont présentées comme des «sacrifices temporaires», des mesures douloureuses mais inévitables afin de «redresser» le pays et rétablir sa santé économique. Mais après des décennies de sacrifices et de mesures infligées aux travailleurs, le capitalisme n’a pas retrouvé la santé et il exige de nouveaux sacrifices! Dans tous les pays, les capitalistes exigent toujours davantage, en expliquant que les bénéfices des entreprises nationales sont plus faibles que ceux de leurs concurrents, ce qui les handicape dans la guerre économique et fait perdre des parts de marché à l’économie du pays!

 

Prolétaires, camarades!

 

Cette situation n’est pas due à une incurie particulière des capitalistes nationaux ou à une mauvaise politique des divers gouvernements, mais au fonctionnement même du capitalisme. La croissance économique continue pendant les trois décennies qui ont suivi la dernière guerre mondiale, a été permise précisément par les destructions gigantesques de cette guerre. La reconstruction d’après-guerre a initié un grand cycle d’accumulation qui s’est continué grâce à l’ouverture au capitalisme de vastes régions du globe. Mais cette formidable expansion ne pouvait déboucher, comme les marxistes l’avaient prévu, que sur des crises de surproduction répétées et toujours plus graves, la plus grave de toutes, celle de 2008, n’étant toujours pas surmontée. Pour surmonter la crise, il n’y a qu’un remède sous le capitalisme: accroître l’exploitation des prolétaires pour en tirer davantage de plus-value et liquider les entreprises les moins rentables afin de restaurer le taux profit de moyen de l’économie: cela signifie chômage de masse, baisse des salaires réels, augmentation de la charge de travail pour ceux qui ont un emploi et précarité accrue pour tous. A cette condition, l’économie peut redémarrer... jusqu’à la crise suivante, car dans tous les pays les capitalistes font la même chose et la surproduction réapparaît inévitablement, suscitant les affrontements entre Etats. Jusqu’au point où finalement il n’y a plus d’autre solution qu’une nouvelle guerre généralisée, une troisième guerre mondiale, seule façon de liquider radicalement par des destructions massives, les forces productives en surnombre, à commencer par les dizaines de millions de prolétaires que le capitalisme mondial n’arrive pas à exploiter...

Face à cet avenir de sang et de misère que promet le capitalisme - et qu’il inflige déjà aux prolétaires et aux populations de divers pays et régions du monde -, face aux attaques présentes et futures, les alternatives avancées par les réformistes de gauche et d’extrême-gauche ne sont que de la poudre aux yeux. Il n’existe pas une «autre politique», opposée au dit «ultra-libéralisme» actuel, qui permettrait de revenir au supposé «âge d’or» de la croissance économique (durement payé par les prolétaires des pays impérialistes comme par les populations opprimées des pays sous leur coupe), ou qui déboucherait sur un autre capitalisme, humain et social: il n’existe pas d’autres solutions pour défendre le capitalisme national que de s’attaquer aux prolétaires!

 

Prolétaires, camarades!

 

Les travailleurs ne sont pas condamnés à l’impuissance: ce sont eux qui, par leur travail, font vivre la société et créent les richesses que s’accapare la classe dominante; ils ont donc entre leurs mains le sort de cette classe et de cette société d’exploitation. La résignation et la passivité actuelles sont diffusées dans le prolétariat par tout le gigantesque appareil de propagande bourgeois; mais elles le sont aussi et surtout par les innombrables forces de la démocratie et de la collaboration de classe entretenues par la bourgeoisie pour dévier le mécontentement croissant dans les impasses du cirque électoral ou dans d’impuissantes agitations interclassistes, pour saboter les luttes et diviser les prolétaires selon la nationalité, la race, l’âge, le sexe, la corporation, etc.

Le besoin de se défendre contre les patrons, contre les capitalistes et leur Etat, va cependant devenir de plus en plus impérieux. Mais aucune défense n’est possible en suivant la voie indiquée par les partis réformistes et les appareils syndicaux collaborationnistes: on ne peut résister aux capitalistes par le bulletin de vote ou les manifestations-procession, mais uniquement par la lutte de classe!

Cela signifie la défense exclusive des intérêts de classe prolétariens, indépendamment de tous les intérêts bourgeois (camouflés en défense de l’entreprise, de l’économie nationale ou de l’intérêt général), avec les méthodes et les moyens de classe nécessaires à toute lutte véritable (refus des lois, mesures et méthodes légalistes et pacifistes visant à stériliser la force des travailleurs, recours à l’action directe des travailleurs, etc.) – y compris l’organisation indépendante de la lutte et de sa défense.

Mais la lutte de résistance élémentaire, qui implique la rupture ouverte avec le organisateurs des défaites ouvrières que sont les partis réformistes et les organisations collaborationnistes, n’est encore que le premier pas vers la renaissance de la lutte anticapitaliste générale: la lutte révolutionnaire dont l’organe indispensable est le parti de classe internationaliste et international, et qui se fixe comme but le renversement du capitalisme international, l’instauration de sa dictature, étape indispensable pour aller vers la société sans classes, le communisme.

Ce but final peut sans doute paraître aujourd’hui démesurément éloigné; mais c’est le capitalisme lui-même qui créera inexorablement les conditions objectives de la crise révolutionnaire et il dépendra alors de la capacité du prolétariat dirigé par son parti à en sortir victorieux, la possibilité pour l’humanité d’échapper à une nouvelle boucherie mondiale et de sortir enfin de l’enfer capitaliste.

 

Vive la lutte prolétarienne anticapitaliste!

Vive la révolution communiste internationale!

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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