Les prolétaires et l’«aide» de la France à la Grèce

(«le prolétaire»; N° 518; Décembre 2015 - Février 2016)

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Fin octobre Hollande est allé en visite officielle confirmer l’ «aide» de la France à la Grèce. Accueilli chaleureusement par Tsipras et les députés de Syriza, il a même été fait docteur honoris causa de l’université d’Athènes! Dans un discours, il a adressé «un message de soutien au peuple grec», selon la presse: «Je sais tous les efforts que le peuple grec a dû réaliser».

Mais, menaçant, il a ajouté: «l en faudra d’autres pour qu’il puisse y avoir le succès».

En effet les créanciers de la Grèce, France et Allemagne en tête, exigent que le gouvernement ne cesse pas ses attaques contre les prolétaires et les masses grecques, tout en refusant, pour l’instant au moins, un allégement de la dette qui étrangle l’économie du pays.

Tsipras a donc continué les attaques contre les retraites engagées par les gouvernements précédents (tout en essayant d’adoucir à la marge ces attaques, ce qui n’a pas eu l’heur de plaire aux créanciers).

Hollande n’était pas venu seulement pour dispenser de bonnes (ou moins bonnes) paroles. Il était accompagné d’une brochette de capitalistes français; ces derniers «convoitent» en effet «la manne des actifs publics grecs» (selon la formule du Monde du 24/10): les privatisations programmées devraient être l’occasion de juteuses affaires.

Mais il ne faut pas s’endormir: une «guerre larvée» se déroule à ce sujet avec les capitalistes allemands qui jusqu’ici ont été plus habiles que les Français. Ils ont notamment soufflé à Vinci, le premier investisseur étranger dans le BTP, les 14 aéroports provinciaux dont celui-ci voulait s’emparer! En outre les capitalistes français s’inquiètent des rachats par les entreprises chinoises de ports et autres installations (1).

Il y avait donc urgence pour eux à envoyer Hollande et quelques ministres prononcer des discours, serrer des mains et faire pression pour la signature de contrats...

A ses convoitises des grandes entreprises capitalistes françaises, les prolétaires d’ici doivent opposer la solidarité avec les prolétaires grecs qui s’opposent aux attaques menée par le gouvernement Tsipras pour le compte de leur bourgeoisie et des bourgeoisies européennes, française y compris.

Début février, contre la réforme des retraites, la Grèce a été le théâtre d’une grève générale et de manifestations d’une ampleur inédite depuis l’arrivée de Syriza au pouvoir.

Mais l’interclassisme du KKE (Parti Communiste Grec, néo-stalinien), la principale force dans ce mouvement, stérilise le combat en le dirigeant, au nom de l’alliance avec les petits-bourgeois (paysans, petits commerçants, etc.) qui, frappés par les mesures gouvernementales, se mobilisent eux aussi, dans l’impasse d’un objectif bourgeois nationaliste (souveraineté du pays par la sortie de l’Union Européenne, etc.).

Pour être efficace, et attirer y compris d’autres secteurs, la lutte devra être menée sur des bases de classe et contre le capitalisme, pas seulement contre les «monopoles». Mais pour cela l’organisation de classe, sur le plan de la lutte immédiate comme sur le plan politique (parti de classe) est nécessaire.

 

 


 

(1) «On ne a pas regarder les Chinois racheter les îles et les ports grecs les uns après les autres» disait un haut diplomate français. cf http://w ww.rtl.fr/ actu/ economie/la-france-se-positionne-pour-racheter-des-morceaux-de-la-grece-7780094499

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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