Le capitalisme mondial de crise en crise (3) 

( Les  parties précédentes de cette étude sont parues sur les n°527 et 529 du Prolétaire )

(«le prolétaire»; N° 530; Octobre - Novembre 2018)

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Sa Majesté l’acier

 

Les marxistes en général et notre parti en particulier ont toujours accordé une importance particulière à la production d’acier comme indication du développement capitaliste. L’acier est présent dans de nombreux produits, des épingles à l’automobile, des fers à béton aux aciers spéciaux pour l’aéronautique, etc.; il est un indice sûr de l’évolution d’une économie d’un pays et de l’économie mondiale et aussi des rapports de force non seulement économiques mais militaires entre les grandes puissances: l’acier est aussi indispensable pour la production d’armements!

 Trump n’avait donc pas tort quand il a invoqué des raisons de «sécurité nationale» auprès de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce, agence créée pour réguler et libéraliser les échanges commerciaux internationaux) lorsqu’il a décidé d’imposer des tarifs douaniers sur les importations d’acier; l’OMC prévoit en effet que dans ce cas les Etats membres peuvent contrevenir aux règles commerciales en vigueur.

Si la décision de Trump répondait avant tout aux besoins des sidérurgistes américains (Big Steel, comme on dit là-bas pour désigner cette puissante industrie), elle avait aussi indéniablement des causes stratégiques: la première puissance impérialiste mondiale ne peut difficilement admettre que l’acier dont elle a besoin pour construire ses avions, ses bateaux de guerre et autres matériels militaires qui sont le garant de sa prééminence internationale, lui soit fourni par des Etats potentiellement hostiles (même si les Etats-Unis achètent aujourd’hui bien davantage d’acier à des pays «alliés», principalement le Canada et certains pays européens, qu’à la Chine).

 

La production d’acier , moteur du capitalisme mondial

 

Un Fil du Temps intitulé: «Sa Majesté l’acier» publié en 1950 (1), avait dressé un historique de la production d’acier dans le monde. Sans vouloir reprendre tout le texte, nous allons citer et développer quelques points en continuité avec ce qui avait été écrit alors.

 En 1913, à la veille de la première guerre mondiale, il y avait 6 principaux producteurs d’acier dans le monde. La Grande-Bretagne, qui avait été «l’atelier du monde» au siècle précédent, et donc aussi le premier producteur d’acier, avait non seulement cédé sa place aux Etats-Unis, mais elle avait été aussi dépassée par sa rivale, l’Allemagne. Voilà les chiffres (2):

En trente ans la production mondiale d’acier a été multipliée environ par vingt (alors que la population de la planète n’a augmenté que de 25%): 71 millions de tonnes contre 3,6 millions en 1880. Au premier rang les Etats-Unis ont en produit 31 millions, l’Allemagne 19 millions, la Grande-Bretagne 10 millions, la France un peu plus de 5 millions, la Russie autour de 5 millions, tandis que le Japon n’a guère plus de 200 000 tonnes.

 A la veille de la deuxième guerre mondiale, la production mondiale d’acier dépasse les cent millions, mais elle avait plongé à 40 millions après la crise de 1929. En quelques années de préparation à la guerre elle avait fait un gigantesque bond en avant! Les Etats-Unis produisent alors 47 millions de tonnes, l’Allemagne 23 millions, la Russie un peu moins de 19 millions, la Grande-Bretagne 14 millions, la France 8,5 millions, le Japon 5 millions. Dans ces chiffres de la production d’acier on peut lire à l’avance les résultats des affrontements militaires qu’elle préparait...

Après la guerre, les nécessités de la reconstruction allaient donner un puissant coup de fouet à la production mondiale d’acier; mais maintenant il y aura deux grands compétiteurs, les piliers du condominium mondial à l’ère de ladite «guerre froide»: l’URSS et les USA.

 En 1967, la production mondiale atteignit les 497 millions de tonnes d’acier à l’issue d’une croissance ininterrompue de 365% en vingt ans: en 1947, 136 millions de tonnes avaient été produites, après le creux de l’immédiat après-guerre. Les Etats-Unis sont alors les premiers avec 115 millions, plus que toute la production mondiale d’avant-guerre; ils sont suivis par l’URSS avec 102 millions. Les suivent à distance les seconds couteaux impérialistes: le Japon, qui est maintenant le troisième plus grand producteur à 62 millions, l’Allemagne occidentale à 37, la Grande-Bretagne à 24, la France à 19 millions de tonnes.

Mais les 6 grands producteurs «historiques» ne produisent plus que 80% de l’acier mondial, de nouveaux producteurs ayant acquis une importance significative: l’Italie avec 16 millions de tonnes, la Chine avec une production estimée à 14 millions de tonnes, la Tchécoslovaquie et la Pologne à 10 millions, etc.

En 1973, alors que la crise économique internationale est sur le point de se déclencher, la production mondiale s’est hissée à 698 millions de tonnes. Les Etats-Unis atteignent leur chiffre record de 136 millions, mais l’URSS les talonne avec 131 millions tandis que le Japon s’est grandement rapproché des deux grands avec 119 millions de tonnes; on a ensuite l’Allemagne Occidentale à 49 millions, la Grande Bretagne à 26 millions à égalité avec la Chine tandis que la France est à 25 millions et l’Italie à 21 millions.

 

La crise de 1974-75 et les suivantes

 

La grande crise économique internationale de 74-75, la première de cette ampleur depuis la guerre, va rebattre les cartes.

 La production mondiale ne baissera que de 10% et cette baisse ne durera que 3 ans, mais ces chiffres sont trompeurs; en fait la hausse continue de la production d’acier qui avait accompagné les «trente glorieuses» (comme les économistes appellent les trois décennies d’expansion qui ont suivi la guerre mondiale) dans les pays occidentaux et le Japon, est cassée. L’URSS, épargnée en grande partie par la crise, en profite pour dépasser nettement les Etats-Unis dès 1976 (144 millions contre 116 pour cette année-là), qui seront à leur tour dépassés par le Japon lors de la crise de 1980-81, tandis que la Chine, sans bruit continue son ascension régulière.

En 1987 nous arrivons à une production mondiale de 737 millions de tonnes, soit une augmentation d’un peu plus de 50% en vingt ans: le rythme de la croissance mondiale de la production d’acier s’est fortement ralenti par rapport à la période précédente, parallèlement à la croissance économique en général, mais les quantités sont devenues beaucoup plus grandes et les rapports entre les pays ont changé.

 L’URSS est nettement en tête avec 162 millions de tonnes, distançant le Japon (98 millions) et les Etats-Unis (81 millions). La Chine pointe au quatrième rang avec 56 millions, devant l’Allemagne de l’Ouest (37 millions), l’Italie (22 millions) à égalité avec un nouveau venu, le Brésil, puis à peu près au même niveau la France (17,7 millions) et la Grande Bretagne (17,4), sur le point d’être rattrapées par la Corée de Sud (16,5 millions).

L’énorme production d’acier soviétique est en fait une gigantesque surproduction qui annonce l’effondrement prochain de l’URSS; le Japon qui avait atteint son record de 111,7 millions de tonnes en 1980 en dépassant les Etats-Unis, a vu sa progression stoppée par ces derniers après les accords dits «du Plaza Hotel» en 1985 (3); l’apparition des nouvelles puissances signe le déclin de vieilles puissances industrielles occidentales comme la Grande Bretagne, la France et les Etats-Unis (qui ont vu leur production d’acier chuter de 40% depuis leur record historique de 1973).

Faisons un bond de 10 ans.

En 1997, l’URSS a disparu avec le soi-disant «camp socialiste» est européen et les Etats-Unis se présentent comme la seule grande puissance, prétendant définir un «nouvel ordre mondial» à leur convenance, alors que le monde a connu une crise économique internationale, mais d’ampleur plus ou moins forte suivant les régions. Depuis 1987 la production mondiale d’acier n’a progressé que d’un peu plus de 2% pour atteindre péniblement les 798 millions de tonnes, mais cela cache des disparités importantes selon les pays: le paysage des producteurs d’acier est en plein bouleversement. La Chine est maintenant le premier producteur mondial, après avoir dépassé en 1994 les Etats-Unis qui étaient entre-temps revenus à la première place et qui ont été à nouveau dépassés par le Japon: Chine: 109 millions de tonnes; Japon: 104,5; Etats-Unis: 98,5.

Puis viennent la Russie (48 millions), l’Allemagne réunifiée (45), la Corée du Sud (42,5); le Brésil (26); l’Italie (25,7); l’Ukraine, qui a hérité d’une partie de la sidérurgie de l’URSS (25,5); l’Inde (24,5); la France (19,7) et la Grande-Bretagne (18,4).

Si l’Europe dans son ensemble produit un peu moins de 200 millions de tonnes d’acier et l’Amérique du Nord moins de 130 millions, l’Asie, elle, dépasse les 300 millions de tonnes: le centre de gravité de la production de ce matériau stratégique qu’est l’acier s’est définitivement déplacé vers l’Asie. Les prétentions américaines d’être les seuls maîtres du monde ne reposent sur aucune base économique solide: elles sont donc condamnées à être démentis par les faits. Cependant il faut bien avoir conscience que l’ensemble géographique asiatique est composé de pays non seulement concurrents, mais hostiles entre eux; cela permet, pour le moment au moins, le maintien de la domination occidentale, c’est-à-dire américaine.

Faisons un bon supplémentaire de 10 ans dans le temps pour arriver à la veille de la grande récession de 2008.

En 2007 la production mondiale est montée à 1346 millions de tonnes, en progression de 68% par rapport à 1997: la récession de 2001 ne s’est pas faite sentir sur la production globale d’acier. Mais il n’en est pas de même pour les différents pays.

Les Etats-Unis qui étaient revenus à une production de plus de cent millions de tonnes d’acier en 2000, signe d’une vitalité industrielle bien réelle, sont retombés à 90 millions en 2001 et en 2007 ils n’ont toujours pas retrouvé le niveau de 2000 puisqu’ils sont à 98 millions, derrière le Japon (120 millions) et surtout la Chine qui a bondi à 489 millions, soit une augmentation de plus de 400% en dix ans!

La Russie suit à 72 millions (160% de hausse par rapport à 1997); puis nous avons ensuite l’Inde qui a pris son envol avec 53 millions (220% de hausse); la Corée du sud poursuit sur sa lancée à 51 millions (20% de hausse); l’Allemagne, qui a légèrement augmenté sa production à 48 millions (6,5% de hausse); l’Ukraine à 42 (64% de hausse), le Brésil à 33,7 (29% de hausse), l’Italie à 31,5 (21% de hausse), la Turquie à 25 millions (75% de hausse), la France à 19,2 (quasi-stagnation), l’Espagne en plein boom à 18,9 (37% de hausse), qui a doublé la Grande-Bretagne à 14,3 qui enregistre, elle, une baisse de 22%.

Outre l’apparition de nouveaux pays comme l’Inde ou la Turquie parmi les premiers producteurs mondiaux, le rétablissement en cours de la Russie et la performance de la Corée, on voit que les différences de dynamisme industriel existent aussi en Europe: on y trouve de vieux pays producteurs qui n’ont pas réussi à retrouver leur niveau de 2000 – la France – ou même de 1997 – la Grande Bretagne –, et des pays qui continuent à croître, fortement comme l’Italie et encore plus l’Espagne, ou de façon plus mesurée mais néanmoins significative comme l’Allemagne.

 

La Grande récession et ses suites

 

La crise de 2008 fait reculer la production mondiale de près de 9% entre 2007 et 2009 avant de repartir à la hausse; mais certains pays ressentirent la crise beaucoup plus durement que d’autres.

 Les Etats-Unis, l’épicentre de la crise voient ainsi leur production reculer très fortement, de près de 40%, pour retomber à 58 millions de tonnes; mais des pays européens ne sont guère mieux lotis comme l’Italie qui recule de 37%, la France de 36%, l’Allemagne de 33%, l’Ukraine de 30%. La Grande Bretagne avec 28% , le Japon avec 27% et l’Espagne avec 24%, s’en tirent un peu mieux; c’est aussi le cas du Brésil avec 20% de baisse, de la Russie (16%), de la Corée (10%), ou de la Turquie (6%). Tandis que chez d’autres, comme la Chine et l’Inde, la production d’acier va continuer à croître, ce qui démontre que la crise les a peu touchés.

Dix ans après, où en sommes-nous?

Par rapport à 2007 la production mondiale a augmenté de 25% pour atteindre les 1689 millions de tonnes en 2017. C’est une proportion plus faible que pour la décennie précédente, mais la crise a été également bien plus violente. Surtout, certains Etats ne l’ont toujours pas surmontée.

C’est ainsi que les Etats-Unis avec 81,6 millions de tonnes d’acier produites en 2017, ont connu une baisse de plus de 16% sur dix ans. Ils sont maintenant relégués au 4e rang mondial, dépassés non seulement par la Chine à 831 millions de tonnes (70% de hausse), soit 49 % de la production mondiale, par le Japon à 104,7 millions (malgré 13% de baisse) mais aussi par l’Inde qui avec 101,4 millions détient le ruban bleu de la croissance parmi les grands pays: 91% d’augmentation de sa production. On voit que Trump, qui a le projet de lancer un grand programme de construction de navires de guerre pour faire face à la montée en puissance de la flotte de guerre chinoise, a quelques raisons de s’inquiéter...

La Russie, stagnante depuis 10 ans, est la suivante, à égalité avec la Corée du Sud (mais celle-ci avec une hausse de 39%): à 71 millions de tonnes. Puis nous avons l’Allemagne à 43,4 (9,5% de baisse), la Turquie à 37,5 (50% de hausse), le Brésil à 34,4 (2% de hausse), l’Italie à 24,1 (23% de baisse). Plus loin, la France à 15,5 enregistre une baisse de 20% et l’Espagne à 14,5 une baisse de 23%. Quant à la Grande-Bretagne, l’ancien n°1 de la production sidérurgique qui au dix-neuvième siècle produisait la moitié de l’acier mondial, elle a plongé dans les profondeurs du classement, au 22e rang, derrière la Belgique et l’Autriche, juste devant son ancienne colonie, l’Egypte: 7,5 millions de tonnes, correspondant à une baisse de 47% en dix ans.

 

Les racines d’un futur conflit avec la Chine

 

Que nous disent ces chiffres?

D’abord que les vieilles régions industrialisées d’Europe, d’Amérique du Nord et du Japon ont continué à perdre de leur importance dans la production sidérurgique par rapport à l’Asie (hors Japon) et surtout à la Chine: alors que l’Asie produisait en 2017 62% de l’acier mondial, l’Europe n’en produisait plus que 12,5%, l’Amérique du Nord 6,8% et le Japon, 6,2% .

Cela n’implique pas une baisse équivalente de leur production industrielle car ces pays trouvent le cas échéant sur le marché mondial l’acier et les produits sidérurgiques qu’ils ne produisent pas ou plus.

Par exemple, selon un rapport gouvernemental (4), la Grande-Bretagne a consommé en 2015 9,4 millions de tonnes d’acier, mais seulement 4,4 millions ont été fournis par la sidérurgie britannique (qui a exporté cette même année 3,5 millions de tonnes): les importations se sont donc élevées à 5 millions de tonnes. Lorsque la firme Tata s’est retirée du marché britannique en 2016, à cause de la concurrence des importations chinoises à bas prix et du ralentissement économique, en cédant pour le prix symbolique d’une Livre les installations de la British Steel qu’elle avait rachetées dix ans auparavant, la question était posée de la disparition complète de la sidérurgie britannique. Elle a été probablement sauvée pour des raisons stratégiques, car la dépendance par rapport au marché mondial a inévitablement des conséquences fâcheuses sur ce plan (5).

Les chiffres que nous avons cités montrent aussi et surtout la formidable surproduction d’acier en Chine; selon certaines estimations sa capacité excédentaire est égale aux productions du Japon, de l’Inde, des Etats-Unis et de la Russie prises ensemble (6)! Cette surproduction n’est pas limitée à l’acier, mais elle concerne aussi le charbon, le ciment, le verre, l’aluminium, etc. Obligée d’écouler à bas prix sa production hors de ses frontières, la Chine menace la survie de beaucoup d’industries d’autres pays. C’est une situation qui ne peut pas durer et jusqu’ici les accords internationaux et les mesures prises par les autorités chinoises pour diminuer la production, n’ont pas permis de résoudre ce problème au contraire la production chinoise a continué de croître de plus belle dans pratiquement tous les secteurs

 Il y a là les racines matérielles d’un futur conflit des grands impérialismes contre la Chine et/ou d’une grave crise économique interne à ce pays, si les débouchés extérieurs venaient à se tarir, soit par des mesures protectionnistes à la Trump, soit par l’éclatement de la nouvelle récession mondiale qui se profile à l’horizon.

Mais ce développement exubérant de l’industrie chinoise a eu aussi comme conséquence le développement rapide d’une classe ouvrière encore mal encadrée par les institutions étatiques. Les informations sur des «conflits du travail» qui percent jusqu’à nous sont le signe encore timide que les prolétaires chinois ne toléreront pas éternellement la situation de surexploitation qu’ils connaissent. Les mesures répressives prises par le pouvoir à tous les niveaux, signe qu’il a bien conscience de ce péril, n’arriveront pas à endiguer le réveil inévitable de la lutte de classe en Chine!

(A suivre).

 


 

(1) cf Battaglia Comunista n°18/1950

(2) Les chiffres varient, parfois de façon importante, selon les sources. Nous utilisons ici les «World Steel Statistics» de l’International Iron and Steel Institute (Bruxelles). A noter que jusque dans les années 80 du siècle dernier ces statistiques étaient «confidentielles»...

(3) Lors de ces accords le Japon accepta une revalorisation de sa monnaie par rapport au dollar, ce qui renchérissait d’autant ses exportations. On parla d’une «décennie perdue» pour la croissance japonaise, sérieusement bridée par les yankees...

(4) cf «Future Capacities and Capabilities of the UK Steel Industry», BEIS Research Paper n° 26, 15/12/2017.            .

(5) Des politiciens britanniques se s’étaient déjà offusqués que le nouveau sous-marin nucléaire du pays soit construit avec de l’acier importé de France... cf The Thelegraph, 15/12/2017

(6) cf The Economist, 9/9/2017

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Importations d'acier par les Etats-Unis (2017)

 

Les Etats-Unis sont le premier importateur mondial d'acier (suivis à distance par l'Allemagne); ils en ont importé en 2017 34,6 millions de tonnes, soit 32,6% de leur consommation.

Voici ci-dessous les dix plus importants fournisseurs (sur 85 pays qui exportent de l'acier vers les Etats-Unis); ils représentent à eux tous près de 80% des importations américaines. Entre parenthèses: valeur des importations en millions de dollars; en pourcentage: pourcentage du volume total des importations d'acier.

 

1. Canada:   (5330), 17%;

2. Corée du Sud:  (5187), 10%.

3. Mexique:  (2494), 9%.

4. Brésil:  (2480), 14%.

5. Japon:  (2450) (5%).

6. Allemagne:  (1525), 4%.

7. Russie:  (1431), 8%.

8. Taiwan:  (1264), 3%.

9. Turquie:  (1192), 6%.

10 Chine:  (1009), 2%.

 

 On voit que certains pays comme le Japon ou encore plus l'Allemagne, exportent un volume relativement faible mais qui a une valeur élevée: il s'agit dans ce cas d'aciers spéciaux, plus chers; d'autres, comme par exemple le Brésil ou la Russie sont dans le cas inverse: ainsi l'acier russe importé se vend presque deux fois moins cher que l'acier allemand. On constate aussi que les importations chinoises sont peu importantes: cela fait des années, donc bien avant Trump, que des taxes «anti-dumping» les ont pratiquement bloquées.

 

Sources: The conversation.com et Business insider, 1/6/18; Global Steel Trade Monitor, «Steel Imports Report: United States», septembre 2018. (Le chiffre fourni par cette source gouvernementale pour le total des importations américaines, diffère du chiffre donné par la World Steel Association de Bruxelles).

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Pays exportateurs et pays importateurs d'acier

(2017, Millions de tonnes)

 

 Pays exportateurs

1. Chine:  74,8

2. Japon:  37,5

3. Corée du Sud:  31,4

4. Russie:  31,1

5. Allemagne:  26,4

6. Italie:  18,2

7. Belgique:  18,1

8. Turquie:  16,6

9. Inde:  16,3

10. Brésil:  15,3

11. Ukraine:  15,2

12. France:  14,8

13. Formose:  12,1

14. Pays-Bas:  10,9

15. Etats-Unis:  10,2

 

 Pays importateurs

1. Etats-Unis:  35,4

2. Allemagne:  27,1

3. Italie:  20,1

4. Corée du Sud:  19,3

5. Vietnam:  16,2

6. Turquie:  15,8

7. France:  15,1

8. Thaïlande:  14,5

9. Belgique:  14,1

10. Chine:  13,9

11. Mexique:  13,5

12. Indonésie:  11

13. Pologne:  10,7

14: Espagne:  9,9

15: Inde:  8,9

 

Source: «World steel in figures 2018», Worldsteel Association, Bruxelles.

On voit que de nombreux pays sont à la fois exportateurs et importateurs. Les exportations chinoises ont enregistré un record en 2015 (110 millions de tonnes), avant de diminuer les années suivantes; ses principaux clients sont asiatiques: Corée du Sud (13%), Vietnam (9%), Philippines (6%), Indonésie (5%), Thaïlande (5%), etc.

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Parti communiste international

www.pcint.org

 

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