NPA: le virus du réformisme

( Supplément COVID-19  à «le prolétaire» N° 536; Mars 2020 )

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La crise du Coronavirus devrait montrer à tous et encore plus à ceux qui se réclament des idées révolutionnaires que le capitalisme est un système criminel, une économie de la catastrophe, qui menace – au quotidien et pendant les crises sanitaires et les catastrophes – la vie des prolétaires et plus largement d’une large partie de l’Humanité.

Ce caractère éminemment criminel du capitalisme ne saute pourtant pas aux yeux des « anticapitalistes » du NPA. Dans les faits ces derniers ne trouvent rien de mieux que de reprendre les éternels couplets réformistes sur la possibilité d’un autre capitalisme, dévoué à la santé et au bien-être des populations.

C’est ce que fait un article publié en ligne le 1er avril, «Mobiliser l’économie contre le coronavirus, en rupture avec le profit».

Dès le titre on voit que pour le NPA il ne s’agit pas de combattre « l’économie » qui, tant qu’il n’y a pas eu de révolution ne peut être autre chose que l’économie capitaliste, mais de l’utiliser, sans se soucier de nous expliquer comment cette économie pourrait fonctionner en rupture avec le profit.

L’article ne dénonce donc pas le capitalisme en tant que tel, mais il réclame l’intervention de l’État bourgeois dans l’économie – ce qu’il fait déjà massivement, n’en déplaise aux anti libéraux de tous poils.

Mais, attention, aux NPA, ce ne sont pas des révolutionnaires de salon : ils revendiquent des « mesures d’autorité face aux dirigeants d’entreprise » ! Oui mais c’est-à-dire face aux patrons, et non face au capitalisme

Ces mesures sont listées : « réquisitionner les entreprises, établir un plan pour une mobilisation qui va être de longue durée, coordonner les entreprises qui fabriquent et celles qui peuvent leur fournir matières premières et équipements, réorganiser les transports en donnant des conditions d’activité correctes aux routiers».

S’ils doivent se méfier des patrons au point qu’il faille les contraindre (ne parlons pas de les exproprier, comme n’hésitaient pas autrefois à le revendiquer en paroles les réformistes), les prolétaires doivent par contre faire confiance à l’État bourgeois, comme si celui-ci pouvait d’ailleurs mettre sur pied tout ce beau plan d’intervention dans « l’économie » en rompant avec le profit ! Pourtant la gestion de la crise sanitaire montre à tous le caractère de classe de cet Etat, sa défense acharnée de la loi du profit. Il n’y a pas de doute qu’avant d’avoir la force de le renverser, il est possible de faire reculer l’Etat bourgeois, de lui arracher des concessions, mais la condition est de lui opposer une lutte résolue et de grande ampleur : précisément ce dont ne parle pas le NPA, qui invoque, reprenant le discours militariste du gouvernement, « un plan pour une mobilisation qui va être de longue durée ». Mais c’est le prolétariat qui devrait –qui devra – se mobiliser pour une lutte de longue durée contre le capitalisme et ses plans !

On nous dira que le NPA n’oublie pas l’action des travailleurs, car il demande (à qui ?) qu’on donne « aux salariéEs un pouvoir de décision sur les conditions de travail et la marche de l’entreprise ». En bon français on appelle cela de la cogestion, et cela signifie que les travailleurs participent à leur propre exploitation.

Les communistes authentiques rappellent qu’un pouvoir de décision (ou de « contrôle ») au niveau de l’entreprise individuelle n’est qu’un leurre : c’est au niveau général, celui de la société toute entière qu’il faut appliquer un « pouvoir de décision » avec la destruction révolutionnaire de l’Etat bourgeois et l’instauration sur ses ruines de la dictature du prolétariat ; seule celle-ci aura la force d’intervenir dans l’économie pour extirper le capitalisme et la révolutionner de fond en comble. Et d’ouvrir la voie à une société nouvelle mettant au centre de ses perspectives le bien-être de l’humanité.

En attendant la lutte de classe prolétarienne est une nécessité pour résister à la pression capitaliste qui se renforce et se renforcera sous le prétexte de l’épidémie. Mais pour cela les prolétaires ne devront pas compter sur le NPA…

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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