Climat : cirque démocratique, élucubrations écologistes et programme communiste

(«le prolétaire»; N° 540; Février-Mai 2021)

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Le cirque médiatico-politique a repris en France autour du « climat ». Le président Macron a réuni une « Convention citoyenne » de 150 membres tirés au sort dans l'annuaire téléphonique par un institut de sondage. Cette plaisanterie s'est terminée par un président et une majorité parlementaire qui ont démocratiquement décidé de s'asseoir sur les doléances de nos abonnés au téléphone. Ces derniers hurlent à la trahison, au renoncement et au déni de démocratie. Et pour couronner le tout, le président veut organiser un référendum pour demander aux électeurs s'ils veulent inscrire dans la Constitution la protection de l'environnement, une ligne de plus dans ce torchon bourgeois qui « garantit » le « droit au travail » dans un pays ravagé par le chômage !

Derrière ce spectacle ridicule se cache en fait une campagne idéologique de la bourgeoisie pour « sauver le climat » en enfumant les prolétaires par de faux débats, de fausses indignations et des gesticulations.

Il faut être bien naïf pour oublier que la première préoccupation de la bourgeoisie est de préserver le « climat des affaires » et pas du tout les conditions de vie et la santé des travailleurs et de la population en général. Comme le disait il y a bien longtemps Marx dans le Capital « Après moi le déluge ! Telle est la devise de tout capitaliste et de toute nation capitaliste. Le capital ne s’inquiète donc point de la santé et de la durée de la vie du travailleur, s’il n’y est pas contraint par la société» (1).

Pour les marxistes, il est impossible et illusoire de combattre ce « déluge » sans s'attaquer à son origine : le capitalisme et la société bourgeoise. C'est cette illusion qu'entretiennent les écologistes, y compris les chantres de la « décroissance », les écologistes « radicaux » (anarchisants) ou les éco-socialistes. Quelque soit leur chapelle, ces forces petites bourgeoises aiment plus que tout insister sur une « urgence écologique » qui imposerait des mesures nouvelles pour repeindre le capitalisme en vert.

Au contraire de ces élucubrations et de ces rêveries, les communistes dénoncent et combattent depuis des lustres les ravages et les méfaits de la société bourgeoise contre les êtres humains et contre la nature.

Dès les années 1950, les marxistes authentiques refusaient de chanter les louanges de l'accès aux biens de consommation de la voiture au tourisme en passant par la maison individuelle. Ils voyaient plutôt dans cela « un monstrueux volume d’une production pour les neuf dixièmes inutile à la vie saine de l’espèce humaine » (« Volcan de la production ou marais du marché ? », 1954). Dans cette même période, dans « Le programme révolutionnaire immédiat » (2), ils appelaient à la « réduction du volume de la production par un plan de “sous-production” qui la concentre dans les domaines les plus nécessaires » ainsi qu’à un « “contrôle autoritaire de la consommation” en combattant la vogue publicitaire des biens inutiles, voluptuaires et nuisibles ». Le même texte abordait la question de l'urbanisation en demandant l' « arrêt de la construction» d'habitations et de lieux de travail à la périphérie des grandes villes et même des petites, comme mesure d'acheminement vers une répartition uniforme de la population sur tout le territoire » et la « réduction de l'engorgement, de la rapidité et du volume de la circulation en interdisant celle qui est inutile ».

Loin des âneries qui assimilent le marxisme à un « productivisme » insoucieux de l'impact des forces productives sur la nature comme les faux communistes staliniens en ont donné le triste exemple en URSS, les véritables communistes n'ont pas besoin de se repeindre en vert pour lutter contre tous les méfaits du capitalisme ; ils indiquent que la solution est la fin du monde de la marchandise, c’est-à-dire la fin du mode de production capitaliste dont la course au profit est le fondement irremplaçable. C’est pourquoi l’objectif ne peut pas être la réforme de ce système, mais la révolution prolétarienne, seule capable de permettre sa destruction et d’ouvrir la voie à une société sans classes, le communisme, où en même temps que les antagonismes sociaux, l’antagonisme et entre l’Homme et la Nature aura disparu, laissant la place au développement harmonieux des deux.

Alors que le capitalisme épuise « les deux sources dont jaillit toute richesse, la terre et le travailleur » (Marx, ibidem) (3) le communisme créera un monde où l’abondance matérielle ne compromettra pas l’avenir des ressources naturelles et de la biodiversité. C’est ce monde évoqué par Marx dans ses Manuscrits de 1844, un monde où se réaliseront « l’unité essentielle de l’homme avec la nature, la vraie résurrection de la nature, le naturalisme accompli de l’homme et l’humanisme accompli de la nature ».

 Contre le capitalisme et ses ravages, le salut de l’humanité réside dans le communisme !

 

16/03/2021

 


 

(1) Le Capital, Livre I, Troisième section, ch. 10 ; 5 (Ed. Sociales 1976, p.200)

(2) Republié dans Le Prolétaire 456, janvier-mars 2001

(3) Le Capital, Livre I, Quatrième section, ch. 15 ; 10 (ibid. p.369)

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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