N° 152 – 25 juin - 8 juillet 1973 -

Note rectificative sur l'article « Le Moyen-Orient dans la perspective du marxisme révolutionnaire » 

Cet article rappelle les positions générales du marxisme révolutionnaire à l’égard de l’Etat d’Israël en tant qu’avant-poste de l’impérialisme mondial, et à l’égard de l’échec du panarabisme concernant la possibilité historique de la formation d’un seul Etat bourgeois révolutionnaire qui comprendrait tous les peuples arabes, et son obstacle réel à la lutte de classe prolétarienne. En ce qui concerne les perspectives de révolution prolétarienne au Moyen-Orient et dans le monde, malgré le bémol sur le fait que les organisations de résistance palestinienne contribuaient à « désarmer et trahir ce potentiel révolutionnaire »,  des illusions émergent clairement à la fois sur le potentiel révolutionnaire des masses palestiniennes exploitées (« Les réfugiés palestiniens ont la force des sans réserve, qui n’ont à perdre que les chaînes de l’oppression et de l’exploitation, et - se trouvant au point de jonction de la grande masse des fellahs avec le prolétariat naissant -  renferment  une haute charge explosive que toutes les forces de la conservation politique et sociale ont toujours tenté de désamorcer, ou de noyer dans le sang comme récemment au Liban. »), et les perspectives de capacité du prolétariat des métropoles impérialistes de remplir leur «  tâche historique en paralysant, avant de les détruire, ces centres névralgiques de conservation et d’exploitation dans le monde entier ». A ce moment, il semblait se rapprocher l’explosion d’une grande crise capitaliste mondiale prédite par le parti vingt ans plus tôt pour 1975, date à laquelle plusieurs camarades du parti, y compris au niveau de la direction, s’attendaient à une reprise rapide de la lutte de classe internationale dans laquelle la haute charge explosive des masses opprimées et du prolétariat palestinien jouerait un rôle majeur.

Ce type d’illusions alimentera par la suite, malgré les tentatives de redressement, une tendance à agir selon des tactiques et des formalités organisationnelles contraires aux lignes définies dans le programme du parti visant à rattraper le retard de la « reconstitution du Parti communiste mondial », comme si cela dépendait de la seule volonté des militants. L’inévitable désillusion qui s’ensuivit poussera ces militants à déclarer l’échec du parti, le conduisant ainsi à une crise, cette fois-ci explosive, qui le fera voler en éclats.

La « question du Moyen-Orient », et en particulier, « palestinienne », reviendra sur le devant de la scène dans les années suivantes. En 1982, les combattants palestiniens de l’OLP, réorganisés au Liban, participeront de manière décisive à la guerre civile libanaise, mais, face à l’invasion du Liban par l’armée israélienne, qui atteindra Beyrouth, ils la perdront et seront contraints de quitter le pays, se concentrant principalement en Tunisie. En juin-juillet 1982, paraissait dans le prolétaire l’article « Le Moyen-Orient à la limite de deux époques » [ publié en septembre 1982 dans il programma comunista : « Il Medio Oriente al limite fra due epoche » ]. Dans cet article il était réitéré une surestimation de la situation au Moyen-Orient ainsi que de la capacité du prolétariat des métropoles impérialistes à lutter sur le terrain de classe en s’associant à la lutte palestinienne.

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