Brève chronologie

(«programme communiste»; N° 105; Février 2019)

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1931

 

• Le 12 avril se tiennent les élections municipales: dans les villes les républicains l’emportent. Immédiatement, une plate-forme, réunissant les grands représentants de la bourgeoisie et intellectuels petits-bourgeois, en train de se former comme alternative aux républicains, gère les débuts de la République.

• Le 14 avril les municipalités proclament la République. Le roi quitte le pays escorté par les Jeunesses Socialistes qui se chargent d’éviter qu’il y ait des troubles à Madrid.

• Gouvernement provisoire: Alcalá – Zamora, Lerroux, Azaña, Maura, Caballero., etc. et le Comité Révolutionnaire Républicain Socialiste, appuyé par la Guardia Civil (Sanjurjo, le futur putschiste). La première loi votée par ce gouvernement c’est celle de la «Défense de la République»: elle attribue au gouvernement le pouvoir de supprimer les libertés dans le cas où l’ordre républicain serait menacé, loi qui s’appliquera systématiquement contre les prolétaires, vrais ennemis de ce nouveau régime.

• En juin sont convoquées les Cortes Costituyentes (une sorte d’Assemblée Constituante) qui sont élues de manière irrégulière en deux tours avec des petites élections partielles reparties dans tout le pays  ; la droite traditionnelle ne présente pas de candidats dans une bonne partie des circonscriptions.

• Au mois de novembre, les Cortes se réunissent, avec comme majorité la Coalition Républicaine-socialiste qui agit sur la base de son programme de 1909.

• En décembre, nouveau gouvernement toujours constitutionnel. Le Ministère du Travail est attribué à Largo Caballero, membre de la gauche du Parti Socialiste (PSOE). Il sera l’auteur des lois tendant à régulariser l’offre de main-d’œuvre: Loi des contrats (Contrats collectifs) et des Jurys mixtes (dans la continuité de celle du dictateur Primo de Rivera).

 

1932

 

• Janvier: insurrection de l’Alt Llobregat et de Cardona par des éléments de la FAI. Consécutive grève générale de 5 jours en riposte à la répression de la part du gouvernement.

• Août: coup d’État de Sanjurjo. Les garnisons de Séville, commandées par Sanjurjo, se soulèvent en comptant sur le fait que celles de Pampelune, Valladolid, Madrid, Cadix et d’autres les suivraient. Le sort du coup d’État est décidé en quelques heures par une grève générale dans la capitale andalouse qui voit l’intervention du gouvernement contre les rebelles. Les ouvriers des quartiers de Triana donnent un exemple d’héroïsme qui leur vaudra une sanguinaire répression quand le même Sanjurjo triomphera en 1936.

 

1933

 

• Janvier: insurrection de la FAI à Barcelone et dans la province de Séville. Répression de Casas Viejas, où les forces de l’ordre tuent sans pitié les habitants du village qui s’étaient barricadés dans une maison. Attitude bien différente comparée à la facilité avec laquelle le gouvernement d’Azaña laissa fuir Sanjurjo après son coup d’État.

• Décembre: insurrection de la FAI dans le Haut-Aragon.

 

1934

 

• Les affrontements politiques augmentent de jour en jour.

• Avant l’entrée de la CEDA (droite) au gouvernement, le PSOE décrète la grève insurrectionnelle avec l’intention de rétablir le précédent gouvernement de 1933 (Coalition Républicains-socialistes).

• 5 octobre: échec de l’insurrection «Insurrection du secteur radical du PSOE».

• En Catalogne, le gouvernement de la Generalitat [gouvernement autonome] proclame l’État Catalan. La CNT refuse de participer à la grève. La répression de l’armée met fin à la brève indépendance de la région.

 

1935

• Fondation du POUM.

• Plus de 35000 prisonniers en conséquence de la révolution d’octobre 1934. À Valladolid, par exemple, la CNT et le PC disparaissent, complètement écrasés. «Les vrais socialistes sont pour la majeure partie en prison».

• Dans le cours de cette année, le nombre de conflits de travail est minime. La répression des mois précédents a été si dure que les ouvriers ne se sentent pas à l’abri face à l’attitude hostile du gouvernement envers tout type de manifestation. La brutale répression des organisations et des syndicats de gauche a entraîné la domination absolue de la classe patronale favorisée par le gouvernement de droite. On constate, en même temps, des actes de violence perpétrés par des fascistes et des droitiers comme l’assaut du Casino républicain de Valladolid de la part des éléments jonsistes [membres des JONS – Juntas de Ofensivas Nacional Sindicalista].

      

1936

 

• 16 février: les élections sont remportées par le Front Populaire dans les villes de plus de 1000 habitants. La pression si longtemps contenue des travailleurs ne pouvait plus être supportée (…). On réclamait des améliorations salariales, la réintégration des licenciés, l’amnistie pour ceux qui avaient été traduits en justice pendant la révolution d’octobre 1934, etc.

• Mars: occupation des exploitations agricoles en Estrémadure et dans d’autres zones.

• Juin: grève du bâtiment à Madrid, pour la première fois la CNT, le syndicat dans lequel se sont organisés les travailleurs les plus pauvres de la ville, dépasse l’UGT et impose la grève illimitée.

• Dans les semaines qui précédent la guerre, le meurtre du lieutenant Castillo (socialiste) et de Calvo Sotelo (de droite) précipite les événements.

• 17 juillet: insurrection militaire de Franco d’abord au Maroc puis dans toute l’Espagne. Les organisations ouvrières lancent la grève générale. Les ouvriers se battent contre les militaires. Tout d’abord à Barcelone et puis à Madrid, ils battent l’armée, tandis que les leaders du gouvernement lancent des messages pour le retour au calme et sont prêts à négocier avec les rebelles. Ce qui semblait être un coup d’État de quelques heures se transforme, à cause de la riposte ouvrière, en une véritable guerre civile.

• Des colonnes ouvrières se mettent en mouvement pour prendre Saragosse. C’est le début des «milices ouvrières». La Brigade Lénine est formée avec des trotskystes provenant d’autres pays, à laquelle se joignent aussi des membres de la minorité de la Fraction de Gauche du PCI.

• En novembre, les forces franquistes arrivent à Madrid. Le gouvernement abandonne la ville. Les prolétaires de la capitale se battent contre les troupes rebelles. Les Brigades Internationales font leur apparition, envoyées par la Russie. Madrid résiste et la guerre se transforme en un conflit de positions qui durera pendant deux ans et demi.

 

1937

 

• Journées de mai: face à la tentative du gouvernement de la Generalitat de reprendre le siège du central téléphonique, occupé par les ouvriers de la CNT, les barricades réapparaissent en ville. En l’espace de quelques heures les ouvriers contrôlent pratiquement en totalité Barcelone et certains leaders proposent de prendre le contrôle absolu. Les leaders anarchistes, poumistes etc. appellent au calme et à déposer les armes. Seules quelques petites sections libertaires, comme les Amis de Durruti, d’autres poumistes (cellule 27) et quelques trotskystes s’y opposent.

• Après la reddition ouvrière, une colonne militaire envoyée de la capitale (Valence) occupe la ville, laissant dans son sillage des militants ouvriers tués.

• Répression contre les prolétaires et leurs organisations: assassinat d’Andrés Nin, incarcération des leaders du POUM. Meurtre des leaders de la Jeunesse Libertaire. Les révolutionnaires entrent dans la clandestinité.

 

1939

 

• Février: Barcelone tombe sans combats.

• Mars: coup d’État des socialistes et anarchistes contre le gouvernement de Negrin. Révoltes à Madrid. Le nouveau gouvernement déclare Madrid ville ouverte.

• Avril: fin de la guerre civile espagnole.

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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