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Prises de position - Prese di posizione - Toma de posición - Statements                        


 

Pour un Premier Mai prolétarien et de lutte !

 

Prolétaires !

 

Il est temps que le Premier Mai redevienne la journée internationale de lutte des prolétaires de tous les pays pour la défense de leurs conditions de vie et de travail; il est temps de rompre radicalement avec les politiques de collaboration de classes des organisations syndicales réformistes: elles n’ont jamais apporté d’avantages durables aux travailleurs, mais ont permis au contraire la fragmentation de la classe ouvrière en mille couches, catégories et secteurs corporativement isolés, facilitant ainsi la concurrence entre prolétaires, entre français et immigrés, entre «légaux» et «clandestins», entre chômeurs et embauchés, entre précaires et réguliers, entre jeunes et vieux, entre hommes et femmes, etc., concurrence qui est l’arme suprême des patrons et de l’Etat bourgeois.

Au long des décennies d’expansion économique et d’accroissement gigantesque des profits capitalistes qui ont suivi la dernière guerre mondiale, la classe bourgeoise a pu accorder aux travailleurs quelques miettes de ses profits. Ces concessions, les capitalistes ne les ont accordées que sous la pression des luttes ouvrières, et avec l’objectif bien défini de garantir la paix sociale, c’est-à-dire la disparition de la lutte de classe qui seule peut menacer leur domination.

Mais depuis des années et au rythme des crises économiques successives, les capitalistes, sous le besoin impérieux de maintenir et d’accroître leurs profits, se sont employés dans tous les pays à reprendre progressivement les avantages obtenus autrefois par les travailleurs, à accroître toujours plus leur exploitation, à s’attaquer continuellement à leurs conditions de vie et de travail.

 

Prolétaires !

 

La précarité qui touche aujourd’hui de très nombreux prolétaires, jeunes, intérimaires, sans-papiers, chômeurs, est en réalité le sort auquel les capitalistes destinent tous les travailleurs, y compris dans les pays riches et ultra-développés qui dominent le monde.

C’est le capitalisme qui accroît toujours plus les inégalités sociales, créant ainsi la tranchée entre les classes antagoniques; c’est le capitalisme qui accroît toujours plus les différences entre les pays riches et les pays pauvres, condamnant leurs prolétaires à la misère la plus abjecte et à la faim; c’est le capitalisme qui produisant trop de marchandises, trop de capitaux, est périodiquement frappé par des récessions causées par cette surproduction et qui, à un certain moment, enfoncera inévitablement le monde dans une grave crise économique générale dont il ne pourra sortir que par la destruction et une nouvelle guerre mondiale - si le prolétariat ne réussit pas à l’arrêter par la révolution.

Depuis 1945, le monde n’a pratiquement pas connu un seul jour sans guerre à un endroit ou l’autre de la planète: le capitalisme ne connaît pas d’autre solution à ses problèmes et à ses contradictions. L’ampleur, la durée et l’extension des guerres dépendent sans doute de la gravité des antagonismes et des heurts d’intérêts; mais il est de fait que la croissance capitaliste signifie aussi la croissance des antagonismes et de tous les facteurs qui conduisent vers la guerre.

Ce n’est par hasard si, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, le gouvernement américain a inventé le concept de guerre préventive, avant d’envahir l’Afghanistan puis l’Irak et de menacer l’Iran; ce n’est pas par hasard si la Russie se réarme et si la Chine montre les dents; ce n’est par hasard si le gouvernement français réintègre l’OTAN et envoie des renforts en Afghanistan (tout en continuant ses interventions militaires habituelles: au Tchad et aux Comores, après hier la Côte d’Ivoire, sans parler du Congo ou du Liban).

Au delà des circonstances particulières, c’est la démonstration qu’aussi vrai que le capitalisme produit en permanence depuis soixante ans des «guerres locales», il s’achemine inexorablement vers des crises insurmontables et vers un nouveau conflit mondial qui en sera la conséquence.

Une seule force peut arrêter cette course infernale à la guerre: la force des prolétaires, dont l’exploitation crée les profits des capitalistes et fait vivre ce mode de production inhumain.

Cependant les travailleurs ne peuvent sortir de l’impuissance actuelle et exprimer cette force capable de renverser le capitalisme, qu’à la condition de surmonter la concurrence qui les divise, de rompre avec les pratiques de collaboration des classes qui les paralysent, de s’organiser pour la lutte de défense exclusive de leurs intérêts propres - en un mot à la condition de reprendre la voie de la lutte indépendante de classe!

 

Prolétaires!

 

Les «réformes» anti-ouvrières actuelles ne sont pas dues à la méchanceté particulière d’un Sarkozy; celui-ci ne fait qu’exprimer les besoins du capitalisme et une Ségolène Royal n’aurait pas mené une politique substantiellement différente. Aucun «dialogue social» ne pourra jamais convaincre les capitalistes qui mènent consciemment leur offensive pour accroître l’exploitation des prolétaires: prolétaires et capitalistes ne sont pas des «partenaires sociaux», mais des adversaires de classe!

Il est possible de résister aux attaques qui se succèdent sans interruption, mais en menant des luttes réelles et avec d’autres moyens, d’autres méthodes et d’autres objectifs que ceux décrétés par les appareils syndicaux collaborationnistes et leurs suivistes.

Pour avoir des chances sérieuses de réussite, ces luttes ne peuvent pas être laissées entre les mains de ces appareils indissolublement liés aux institutions de la collaboration des classes et qui ne peuvent donc que les saboter et les trahir, comme on l’a vu une nouvelle fois lors des grèves des régimes spéciaux cet automne: l’organisation des travailleurs sur une base de classe, indépendamment et contre les orientations collaborationnistes, est une nécessité.

 

- Augmentation générale des salaires, plus forte pour les bas salaires, en correspondance avec l’inflation! - Revalorisation de tous les minimas sociaux et du SMIC! - Réduction de la journée de travail et de l’intensité du travail! - Embauche immédiate des travailleurs temporaires et précaires! - Réduction de l’âge de la retraite et la pension à taux plein! - Salaire intégral aux chômeurs et demandeurs d’emploi! - Régularisation immédiate des sans-papiers et libération des travailleurs emprisonnés!

 

Telles sont quelques unes des revendications immédiates qui répondent aux besoins les plus pressants des prolétaires; elles ne pourront être obtenues que par une lutte générale rassemblant les travailleurs par delà les limites d’entreprise, de corporation, de sexe ou de nationalité.

Mais tout succès ne serait que temporaire s’il ne s’inscrivait pas dans la reprise de la lutte de classe anticapitaliste.

 

Pour le retour à la lutte de classe révolutionnaire!

Pour l’union des prolétaires de tous les pays!

Pour la reconstitution du Parti Communiste Mondial!

 

Parti Communiste International

1er mai 2008

www.pcint.org

 

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