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Espagne
À propos de la « grève pour Gaza » du 15 octobre :
Les syndicats collaborationnistes font des gestes vides de sens tandis que le massacre en Palestine se poursuit Seule la lutte de classe du prolétariat peut mettre fin à la guerre impérialiste
Les deux principales centrales ont appelé à une «grève » de deux heures en solidarité « contre le génocide à Gaza » le 15 octobre. Cet appel fait suite à une série d'actions et de manifestations de masse qui ont attiré l'attention grâce à leur forte participation – par exemple, la protestation contre la participation d'une équipe israélienne à la course cycliste Vuelta, les grèves étudiantes ou les grandes manifestations marquant l'anniversaire du début de la guerre actuelle à Gaza.
L'objectif des syndicats CC.OO. et UGT est clair : se placer à la tête – aussi bien sur le front syndical que sur le front « social » où se déroule la grève – du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, et contribuer ainsi à faire en sorte que ce mouvement reste purement symbolique, sans autre impact que des protestations stériles et un pacifisme futile.
En septembre 2024, des organisations syndicales comme la CGT ou Solidaridad Obrera avaient déjà appelé à la grève pour les mêmes raisons. Quelle était alors la position des CC.OO. et de l'UGT ? Elles ont refusé d'y participer. C'est une démonstration supplémentaire de l'hypocrisie – non pas morale, mais politique – qui se cache derrière leur appel.
Les syndicats minoritaires, comme la CGT ou les syndicats nationalistes de Catalogne et du Pays basque, ont lancé leurs propres appels pour le 15 octobre – pour une « grève » d'une journée entière, et non pas limitée comme dans le cas des CC.OO. et de l'UGT. A propos de cet appels, dont la portée est beaucoup plus limitée et qui reproduisent la fragmentation et l'isolement auxquels les grands syndicats soumettent le prolétariat, nous ne pouvons que répéter ce que nous disions l'année dernière : sans faire de campagne pour la grève parmi les travailleurs, mais en se basant sur une propagande de type publicitaire et spectaculaire, cette grève par décret place ces organisations au même niveau que les CC.OO. et l'UGT.
Prolétaires !
La guerre de destruction et de dévastation menée par Israël à Gaza – et qui se poursuivra, tôt ou tard, tant dans la bande de Gaza qu'en Cisjordanie – malgré les plans de paix des États-Unis, montre le degré de violence qu'une puissance impérialiste est capable d'exercer contre des populations entières afin d'imposer ses exigences territoriales, ethniques ou nationales, derrière lesquelles se cachent toujours les gains économiques qu'elle espère obtenir après la guerre.
Dans le cas d'Israël, la situation est particulièrement sanglante, car la population palestinienne de Gaza est en train d'être exterminée – première étape de la consolidation du projet d'un Grand Israël, rêvé depuis des décennies tant par la bourgeoisie israélienne que par les principales puissances impérialistes occidentales.
Comme l'a déclaré sans fard le nouveau chancelier allemand Merz : Israël fait le sale boulot pour son propre intérêt et pour celui des Occidentaux.
L'imposition d'un ordre impérialiste extrêmement brutal – non seulement en territoire palestinien, mais dans tout le Moyen-Orient (Syrie, Liban, Égypte, etc.) – capable de contenir dans cette région, la menace que représentent pour les intérêts commerciaux et économiques de l'Europe et des États-Unis la présence de puissances régionales comme l'Iran, désormais allié à la Chine et à la Russie, est l'objectif principal de cette guerre sanglante qui dure déjà depuis deux ans.
C'est pourquoi, parallèlement au bombardement de Gaza, nous avons assisté à des attaques continues sur le territoire libanais, à des bombardements sur Damas, etc. Et au centre de tout cela se trouvent les masses palestiniennes – sans défense, dépossédées et opprimées – écrasées à la fois par des décennies de politiques criminelles d'Israël et par la dureté avec laquelle les puissances arabes qui étaient censées les soutenir les ont traitées. L'ordre impérialiste mondial joue ses coups sur l'échiquier du Moyen-Orient, comme il l'a fait il y a un siècle dans les Balkans, et la destruction qu'il engendre frappe quotidiennement les Palestiniens sous forme d'attaques militaires et de famine.
Prolétaires !
La guerre actuelle à Gaza montre l'avenir qui attend les prolétaires des États-Unis et d'Europe. Dans cette région, les bourgeoisies imposent leurs exigences et leur régime de terreur à la population palestinienne, prélude inévitable dans la préparation d'un conflit d'une ampleur bien plus grande. Elles veulent établir une paix dans le sang baignée de sang avec la destruction de la bande de Gaza. Elles espèrent ainsi consolider leur position dans la région, afin de consacrer ensuite leurs efforts et leurs ressources à la préparation d'une guerre bien plus grande encore à venir. En contrôlant la région, elles poursuivent à la fois un profit immédiat et l'expulsion des puissances impérialistes rivales (Chine, Russie, etc.), car elles savent que les affrontements futurs se feront avec ces dernières, quelles que soient les alliances qui prévaudront à un moment donné.
C'est pourquoi la victoire de leurs bourgeoisies – le triomphe de la coalition internationale qui soutient et appuie l'État d'Israël – suppose la victoire du militarisme sur les plans social, politique et économique, victoire nécessaire pour forcer le prolétariat à accepter les exigences qu'imposera la guerre de demain. À travers la guerre actuelle à Gaza, la bourgeoisie s'assure non seulement des avantages à court et moyen terme, mais renforce également les chaînes qui entravent la classe ouvrière en Allemagne, en France, aux États-Unis ou en Espagne.
Prolétaires !
Le prolétariat des pays impérialistes – principaux responsables des initiatives belliqueuses d'Israël, non seulement contre le Hamas ou l'Autorité Nationale Palestinienne, mais contre le peuple palestinien dans son ensemble – a, en tant que classe, la tâche de lutter contre sa propre bourgeoisie, contre ses intérêts nationaux et étrangers; donc contre le militarisme croissant qui prépare avant tout les masses prolétariennes à la guerre (pas seulement à la guerre mondiale lorsqu'elle éclate, mais aussi aux expéditions militaires, même « locales »), car tout cela se fait dans l'intérêt bourgeois et impérialiste.
La lutte du prolétariat contre sa propre bourgeoisie – qui est, en substance, une lutte contre la collaboration de classe – est la véritable forme de solidarité avec les peuples opprimés et massacrés dans d'autres pays, comme dans le cas des Palestiniens ou de tout autre peuple asservi par les puissances dominantes.
La bourgeoisie cherche à discipliner politiquement et socialement le prolétariat afin qu'il accepte ses diktats économiques et militaires, qui auront inévitablement (et qui ont déjà) de lourdes conséquences sur la vie des travailleurs. La lutte contre la guerre impérialiste est aussi la lutte pour les conditions de vie des prolétaires – la lutte pour un salaire qui permette de vivre, la lutte contre la cherté de la vie, la lutte contre les rythmes de travail insupportables, contre les accidents du travail... car dans tous ces domaines, la bourgeoisie cherche à soutirer au prolétariat la dernière goutte de profit – dans la perspective de la réinvestir dans de nouvelles campagnes militaires encore plus douloureuses.
Pour s'engager dans cette voie, la classe prolétarienne doit rompre avec la politique de paix sociale et de conciliation avec la classe bourgeoise qui règne depuis trop longtemps. Elle doit revenir à la lutte avec des moyens et des méthodes de classe pour la défense de ses seul intérêts. C'est pourquoi elle doit rompre avec la politique pseudo-combative des grands syndicats (et, derrière eux, des petits), et avec leurs tentatives pour détourner le mécontentement social provoqué par la guerre à Gaza vers la voie du pacifisme et d'une protestation vide de sens. Les grèves symboliques, même d'une journée, n'affaiblissent pas mais renforcent plutôt les liens – car elles trompent et font diversion – qui enferment le prolétariat dans le réseau de la collaboration interclassiste. Les mêmes syndicats qui prétendent pleurer pour Gaza permettent à la bourgeoisie de prendre toutes les mesures anti-ouvrières, sabotent les grèves exemplaires comme celles des métallurgistes de Cadix ou de Carthagène, et trinquent joyeusement avec les bourgeois chaque fois qu'une nouvelle usine d'armement ouvre ses portes.
Prolétaires !
Cette lutte de classe, que la classe ouvrière doit assumer aujourd'hui ou demain – lorsque les tambours de guerre retentiront de manière assourdissante –, passe par la lutte contre les revendications bourgeoises, y compris dans son propre pays. Bien que la paix sociale soit aujourd'hui la règle, l'exemple donné par les dockers de Gênes, de Turquie et d'ailleurs – quand, dans le cadre d'une action internationale coordonnée, ils ont refusé de participer au chargement d'armes destinées à Israël – montre qu'il est possible de sortir de l'état de défaite permanente; il montre que la classe prolétarienne a la force d'ébranler les fondements de l'ordre bourgeois, à condition qu'elle la dirige contre l'ennemi de classe et qu'elle l'emploie avec des moyens et des méthodes véritablement classistes.
• Pour la restauration de la grève comme arme de la lutte de classe du prolétariat pour ses revendications immédiates et générales !
• Pour la réorganisation classiste du prolétariat !
• Pour la solidarité internationaliste avec les prolétaires et les masses opprimées de Palestine Ukraine, Russie et de tous les autres pays !
• Pour la rupture des fronts nationaux !
• Pour la défense intransigeante de la lutte de classe prolétarienne !
9 octobre 2025
Parti Communiste International
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