Seul le renversement de l’Etat israélien et de tous les Etats bourgeois fera disparaître l’oppression des masses palestiniennes!

(«le prolétaire»; N° 464;  Octobre-Novembre 2002)

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Les massacres commis par la soldatesque israélienne, les conditions effroyables que connaissent les masses palestiniennes à la suite des destructions israéliennes et des bouclages des Territoires  (70 % de chômeurs à Gaza), ne suscitent de la part de la dite «communauté internationale» (la bande de super-terroristes et de gangsters internationaux que constituent les Etats bourgeois) que de vagues et creuses protestations, démontrant ce que peuvent attendre les opprimés des négociations diplomatiques ou de l’ONU: rien! Ce n’est pas le «Droit», la «Justice», la «Démocratie», les bons sentiments, l’amour de la Paix ou autres mystifications qui règlent les rapports entre les Etats, entre les classes sociales, entre les oppresseurs et les opprimés, mais la force: qui a la force a le droit!

Le «processus de paix» ne signifiait pas autre chose que la légitimation de la colonisation israélienne par les dirigeants palestiniens qui, en échange de leur renonciation définitive à la lutte armée et leur promesse d’y maintenir l’ordre, voyaient reconnaître leur autorité sur les «Territoires autonomes», en attendant un éventuel Etat. Ce «processus de paix» que les dirigeants israéliens aujourd’hui déclarent mort, ne visait pas à l’élimination de la colonisation, et de l’exploitation des prolétaires et des masses palestiniennes; il faisait miroiter la reconnaissance éventuelle d’une petite place aux bourgeois palestiniens dans l’ordre impérialiste, d’une petite place au banquet des cannibales, à la condition qu’ils se montrent capables de mater leurs prolétaires, de les faire se résigner à l’oppression et à la misère, de les empêcher de lutter contre leurs oppresseurs.

Il y a bien longtemps que les dirigeants nationalistes avaient abandonné la perspective révolutionnaire de renversement de l’Etat israélien afin de le remplacer par un Etat laïque unitaire en Palestine abolissant les privilèges de race ou de religion (car seule la révolution prolétarienne pouvait y arriver), pour quémander auprès d’Israël et de ses parrains impérialistes l’aumône d’un petit Etat bourgeois croupion. Pour se rapprocher de cet objectif ils avaient accepté que ce futur éventuel Etat - démilitarisé -  ne s’étende que sur une petite partie du territoire palestinien et qu’en attendant on ne leur concède que des mini-bantoustans dont toute la vie dépend du bon vouloir de l’Etat israélien (contrôlant le marché du travail, l’eau, l’électricité, le commerce «extérieur», les voies de communication, etc.); ils ont sacrifié dans les faits le sort les centaines de milliers de réfugiés qui croupissent dans les camps en Jordanie, au Liban ou en Syrie, opprimés par les Etats locaux (plus de 2 millions au total, dont le «droit au retour» n’avait été avancé que démagogiquement par les négociateurs palestiniens, selon leur propre aveu); ils ont accepté de faire la police pour le compte d’Israël et de l’impérialisme international, collaborant étroitement avec la CIA et les services secrets américains: malgré les exactions et les tueries croissantes des militaires israéliens ils ont obéi aux injonctions des Etats-Unis et des Etats européens, en accroissant la répression... contre les militants anti-israéliens et les manifestations anti-américaines. Jamais ils n’ont utilisé la seule force armée véritable existante, les 30.000 policiers palestiniens, pour protéger la population contre les raids et les invasions israéliennes (à part, semble-t-il, à Jenine): leur rôle est au contraire de réprimer cette population

 

Tous les Etats bourgeois SONT complices et solidaires de la répression des masses palestiniennes!

 

Cela fait de nombreux mois que les dirigeants américains ont donné au gouvernement d’union droite-gauche Sharon-Pérez le feu vert à sa politique répressive déchaînée et qu’ils ont multiplié les pressions sur l’Autorité Palestinienne pour qu’elle satisfasse aux exigences israéliennes toujours plus pressantes. Sans leur autorisation explicite les Israéliens n’auraient pu utiliser l’armement fourni par les Etats-Unis pour effectuer des raids sur les Territoires palestiniens, puis les envahir, continuer leurs assassinats politiques ou bloquer Arafat dans sa résidence, etc. Bush a ouvertement déclaré que Sharon est un «homme de paix» (la paix des cimetières!) et qu’Israël respecte à la lettre les volontés des USA...

Tout en réitérant publiquement leur soutien à Arafat, tout en critiquant la destruction par les militaires israéliens des principaux investissements européens (port et aéroport) en territoire palestinien, les impérialismes européens se sont en pratique alignés sur la politique israélo-américaine: avec la Russie ils ont accentué la pression sur les dirigeants bourgeois palestiniens pour qu’ils «combattent le terrorisme», c’est-à-dire pour qu’ils répriment les groupes et militants armés et fassent se résigner la population à l’oppression israélienne, et ils se sont bien gardés de prendre les moindres mesures concrètes pour faire pression sur l’Etat israélien.

Quant aux pays arabes «frères» ils n’ont pour la plupart même pas élevé les quelques critiques émises par les européens. Le gouvernement égyptien a sans aucun doute exprimé leur sentiment profond lorsqu’il exprimé sa colère qu’Arafat n’ait pas réussi à ramener le calme parmi la population palestinienne...

Tous ces Etats bourgeois n’ont en définitive qu’un seul souci: contrôler, circonscrire, éteindre si possible, le dangereux foyer de troubles que constituent les masses palestiniennes opprimées en continuelle révolte contre cette oppression. Les dirigeants américains actuels privilégient jusqu’ici d’autant plus la solution de force  qu’ils ne sont pas directement impliqués sur le terrain. Les Européens, plus proches du théâtre des opérations, craignent qu’une telle option n’ait des conséquences incontrôlables sur le fragile équilibre politique et social des pays arabes (voire même chez eux, par l’intermédiaire de leurs populations originaires de ces régions); mais tout en aspirant à se réintroduire dans une région dominée aujourd’hui par l’impérialisme américain, ils ne veulent surtout pas s’opposer ouvertement à lui: c’est pourquoi ils se cantonnent à d’hypocrites voeux pieux. Les bourgeoisies arabes, de leur côté, redoutent comme un cauchemar une éventuelle contagion de la combativité palestinienne parmi leurs propres masses exploitées et opprimées. Il serait trop risqué pour elles de jouer la comédie de la solidarité avec les palestiniens, même au niveau du seul discours, comme cela était encore possible il y a vingt ou trente ans. Elles en sont réduites à espérer en silence que quelqu’un, quel qu’il soit, Sharon ou Bush si Arafat n’y arrive pas, réussisse à étouffer l’incendie avant qu’il ne déborde de ses frontières. Pour tous, la «paix» ne signifie que la préservation de leur domination de classe.

 

Mini-Etat, reprise des négociations de paix sont des impasses bourgeoises!

Union de tous les exploités dans la lutte pour instaurer leur pouvoir de classe en détruisant tous les Etats bourgeois!

 

Les déclarations américaines sur le remplacement des dirigeants palestiniens démontrent à nouveau que la puissance impérialiste n°1 ne va pas distendre ses liens avec l’Etat qui est son plus fidèle et plus solide allié de la région - Israël - ou d’exercer sur lui une pression pour lui faire renoncer à ses conquêtes et faire des concessions significatives. Alors que les conditions bestiales dans lesquelles vivent les larges masses palestiniennes poussent celles-ci continuellement à la révolte et à la lutte (les attentats suicide sont la manifestation de cette situation désespérée), les bourgeois israéliens - en plein accord avec les Etats-Unis - ne veulent surtout pas que se relâche la répression et ils multiplient les actions militaires directes pour terroriser la population palestinienne. Malgré tous les efforts de celles-ci pour collaborer avec eux, ils ne pardonnent pas aux Autorités Palestiniennes leur incapacité à réprimer suffisamment les masses.

Quand reprendront des négociations entre bourgeois pour instaurer un mini-Etat Palestinien, ce ne sera donc qu’après qu’Israël et les Etats-Unis, mais aussi les Etats Européens et les Etats Arabes, soient tout à fait assurés que cet Etat soit capable de discipliner les masses palestiniennes. Loin de représenter la fin  de l’oppression, des discriminations, des exactions, cet Etat ne serait autre chose qu’un bagne pour les prolétaires qui resteraient toujours obligés d’aller travailler en Israël où ils constituent une couche sans droit et exploitée à merci, à l’image des bantoustans inventés par le régime sud-africain d’apartheid pour parquer la main d’oeuvre noire.

Ce ne sont pas ces négociations diplomatiques qui permettront aux opprimés et aux exploités de voir la fin de leurs souffrances; ce n’est pas l’intervention de tel ou tel impérialisme qui apportera un soulagement effectif à leur situation; ce ne sont pas les bourgeois de l’«Autorité Palestinienne» qui les défendront. Mais ce ne sont pas non plus les orientations «radicales» nationalistes ou religieuses qui peuvent être une solution, car elles restent sur le terrain bourgeois et cherchent en fait un accord avec le colonialisme ou l’impérialisme. Tant que continuera à exister l’Etat colon et gendarme de l’impérialisme qu’est Israël au militarisme hypertrophié et fondé sur le privilège juif, le processus de colonisation et le terrorisme d’Etat continueront. Tant que continueront à exister les Etats bourgeois, l’oppression, l’exploitation et la misère continueront. Tant que durera l’ordre impérialiste, dureront toutes les souffrances dont souffrent les exploités - et tant que ceux-ci feront confiance à des bourgeois, ils ne pourront s’en sortir: c’est l’ordre bourgeois qu’il faut abattre, au Moyen-Orient comme en Europe et partout.

Les seuls alliés des masses palestiniennes sont les exploités et les prolétaires du monde entier. Les prolétaires des métropoles capitalistes ont une responsabilité particulière, parce qu’ils ont entre leurs mains la possibilité de paralyser et de détruire cet ordre impérialiste; si puissant soit-il, il ne pourrait résister à la lutte révolutionnaire des prolétaires des métropoles capitalistes venant au secours de la révolte des masses opprimées du monde: la véritable solidarité avec les masses palestiniennes nécessite la reprise de la lutte de classe contre «notre» bourgeoisie et son Etat impérialiste. La perspective prolétarienne du retour à la lutte révolutionnaire, anticapitaliste, internationaliste et internationale, à ses objectifs, à son programme, à ses méthodes, à son organisation, est la seule solution véritable: c’est pour elle qu’il faut commencer à lutter dès aujourd’hui, contre tous les faux amis des opprimés, contre toutes les impasses bourgeoises, pour l’union internationale des prolétaires.

 

Solidarité prolétarienne avec les prolétaires et les masses palestiniennes!

A bas l’oppression israélienne! A bas l’impérialisme! 

Lutte de classe contre toutes les bourgeoisies et tous les Etats bourgeois!

 

 

Parti communiste international

www.pcint.org

 

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