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Prises de position - Prese di posizione - Toma de posición - Statements                        


 

Bénin :

Contre le cirque électoral et ses figurants éconduits !

Pour la lutte de classe contre le capitalisme et tous ses larbins !

 

 

Le 28 avril, 5 millions d’électeurs Béninois seront appelés aux urnes pour élire leurs députés. Ils n’auront le choix qu’entre deux partis favorables au président Talon. Tous les partis de l’opposition ont été exclus de la course, pour manque de quitus fiscal ou de certificat de conformité à la nouvelle charte des partis politiques. L’opposition a protesté mais les manifestations ont été interdites et durement réprimées par les forces de sécurité.

Depuis 1990 et la mise en place d’un régime démocratique qui a succédé au régime prétendument «socialiste » de Kérékou, le Bénin, l’ancienne colonie française du Dahomey, était habitué à un cirque électoral qui permettait aux différentes cliques bourgeoises et petites bourgeoises de s’exhiber devant les électeurs.

Le président Talon, la première fortune et l’un des premiers employeurs du Bénin, a la volonté de concentrer entre ses mains une large part du pouvoir pour mener rapidement et brutalement une politique contre les prolétaires, les travailleurs et les masses déshéritées.

Son gouvernement s’est attaqué aux vendeurs de rue, aux fonctionnaires en réduisant par la même occasion le droit de grève, aux travailleurs licenciés en réduisant les indemnités… Cette politique a entraîné des réactions des travailleurs: grèves des fonctionnaires l’année dernière, ou dernièrement un sit-in au Ministère du Travail le 23 avril organisé par le syndicat CSTB (Confédération syndicale des travailleurs du Bénin). Mais les syndicats sont plus intéressés par arriver à des compromis avec le pouvoir que par la défense réelle des prolétaires. C’est ainsi que la décision d’arrêter la grève des enseignants au bout de 3 mois prise en avril 2018 par la CGTB, la CSUB et la CSA Bénin, sous prétexte de sauver l’année scolaire, avait été dénoncée par les travailleurs.

Talon est un bon larbin pour ses maîtres impérialistes à qui il a confié la gestion de plusieurs entreprises publiques, dont le port et l’aéroport de Cotonou, via des sociétés étrangères, françaises et belges notamment. Mais si l’impérialisme français est probablement encore le premier investisseur étranger, il est de plus en plus concurrencé par les capitalistes chinois.  C’est ce que démontre entre autres la décision de Talon d’attribuer à une entreprise chinoise le projet de construction d’une ligne ferroviaire initié par le milliardaire français Bolloré.

L’opposition bourgeoise au gouvernement a fait la démonstration de son impuissance et ses pleurnicheries démocratiques – plus ou moins sincères – ont peu d’intérêt.

Deux partis pseudo-communistes dénoncent aussi avec force la politique autoritaire de Talon : le Parti Communiste du Bénin (PCB), issu de l’ancien courant pro-albanais, et le Parti Communiste Marxiste-Léniniste du Bénin (PCMLB), une scission du précédent.

Le PCB défend un programme purement démocratique libéral : il exalte « le combat en vue de la satisfaction de leurs exigences catégorielles et pour la sauvegarde de notre Démocratie détruite » (1) et célèbre « la liberté de suffrage, le droit d’aller désigner celui qui peut vous représenter à l’Assemblée » (2). Ce programme démocratique s’accompagne d’une politique de front interclassiste (et donc antiprolétarien) : « (FSP)» (avec de nombreux partis bourgeois) et qu’il défend une «unité d’action de toutes les composantes de l’Opposition […], unité fondée sur la défense de la démocratie et les intérêts du peuple» (1).

Le PCMLB, son rival, défend, avec un langage un peu différent, la même politique : la création d’un «vaste Front du Refus» pour le «Retour à la Démocratie véritable» (3).

Cette politique interclassiste n’est autre que la vieille politique du « Front populaire » qui a désarmé le prolétariat européen dans les années 1930, l’enchaînant à sa bourgeoisie pour préparer la seconde boucherie impérialiste mondiale.

Pour les marxistes, ce n’est ni dans le cadre électoral ni dans une alliance avec des forces bourgeoises que les masses béninoises pourront faire face aux coups portés par le régime de Talon avec l’assentiment de l’impérialisme français – qui mène depuis des années une action de renforcement des services de «maintien de l’ordre» béninois. Seule une lutte unie des prolétaires – avec des méthodes de classe à commencer par la grève et en affirmant son indépendance de classe – sera capable de mettre en échec l’offensive bourgeoise et de défendre les conditions de vie et de lutte des travailleurs et des déshérités.

Pour que la lutte prolétarienne puisse triompher, il faudra que naissent des organisations de défense classistes et le parti de classe, communiste révolutionnaire et internationaliste.

Il sera nécessaire de combattre non seulement les bourgeois et leurs maîtres impérialistes, mais aussi leurs agents d’autant plus pernicieux qu’ils avancent masqués : les faux communistes et les organisations syndicales collaborationnistes.

Mais il faudra aussi que les prolétaires des métropoles impérialistes, et tout particulièrement pour ce qui concerne le Bénin, les prolétaires de France, manifestent leur solidarité en reprenant la lutte révolutionnaire de classe contre « leur » propre capitalisme.

 


 

(1) https://www.la-flamme.org/index.php/communiques-du-pcb/612-le-pcb-appelle-a-l-unite-de-toute-l-opposition-en-vue-des-legislatives-2019

(2) https://www.la-flamme.org/index.php/bibliotheque-du-pcb/625-propositions-du-pcb-pour-une-resistance-victorieuse

(3) http://pcpci.over-blog.com/2019/03/adresse-du-pcmlb-aux-peuples-du-benin.html

 

 

Parti Communiste International

25 Avril 2019

www.pcint.org

 

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