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Les dirigeants bourgeois préparent la guerre, préparons la guerre de classe !

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Les annonces de l’instauration par les Etats-Unis de droits de douane élevés sur les marchandises européennes, après ceux déjà mis en place sur les marchandises canadiennes, mexicaines et chinoises, suivies par l'imposition de droits de douane encore plus élevés pour tous les pays, ont provoqué la consternation parmi les dirigeants bourgeois du monde entier confrontés à une véritable déclaration de guerre commerciale généralisée. Même si les rsques d'un krach boursier ont contraint Trump à faire –momentanément?– machine arrière, les menaces proférées envers des proches et fidèles alliés comme le Canada et le Danemark, démontrent l'agressivité redoublée de l'impérialisme étasunien, comme le démontre aussi son soutien sans failles aux forces les plus extrémistes de la bourgeoisie israélienne.

En Europe ce sont les positions américaines envers la guerre en Ukraine qui ont constitué un véritable choc. Alors que jusqu’ici la position des dirigeants européens, martelée par tous les medias, était le soutien avec les Etats-Unis à l’Ukraine «jusqu’à la victoire», Trump a décidé, sans que les dirigeants ukrainiens et européens aient leur mot à dire, de négocier directement avec la Russie un «accord de paix», en reconnaissant la défaite ukrainienne.

En outre, il cherche à imposer un véritable pillage des ressources ukrainiennes au profit exclusif des firmes américaines, en s'appuyant sur le fait que malgré toute l'aide européenne, l'Ukraine est pieds et poings liés au soutien militairedécsisif des Etats-Unis.

Devant l'hostilité de plus en plus ouverte l'administration américaine envers ses «alliés» européens, les dirigeants de ces pays ont réagi en multipliant les déclarations martiales et en annonçant une accélération sans précédent de leurs dépenses militaires, qui étaient déjà en forte hausse.

En Allemagne les sociaux-démocrates du SPD et les Conservateurs de la CDU-CSU se sont mis d’accord le 5 mars pour faire voter au parlement, sans attendre l’installation du nouveau parlement issu des élections, une loi pour supprimer la disposition constitutionnelle restreignant le déficit budgétaire; cela permettra de porter à près de 100 milliards d’euros par an les dépenses militaires, le double des montants actuel (ainsi que d’accroître les investissements dans les infrastructures du pays) tandis que des voix se font entendre pour le rétablissement du service militaire obligatoire  ; le premier ministre britannique avait annoncé dès le 25 février que les dépenses militaires, qui étaient déjà les deuxièmes plus importantes en Europe, allaient passer de 2,3 à 2,5% du budget en 2027 soit la  « plus forte augmentation du budget militaire britannique depuis la fin de la guerre froide» et devraient atteindre les 3% en 2030  ; en France Macron avait estimé le 20 février qu’il faudrait peut-être augmenter les dépenses militaires jusqu’à 5% du budget (contre 2,1% actuellement) et dans sa déclaration télévisée du 5 mars il a réaffirmé, sans donner de chiffres, qu’il fallait engager « au plus vite » des dépenses militaires supplémentaires  ; le 6 mars les dirigeants de l’UE ont validé un plan de la Commission européenne de 800 milliards d’euros pour «réarmer l’Europe», etc.

 Pour compléter le tableau, rajoutons que les Britanniques et les Français ont déclaré qu’ils étaient prêts à envoyer des soldats garantir un cessez-le-feu en Ukraine (1) et que les Français ont proposé d’étendre leur «  parapluie nucléaire  » aux autres Etats Européens.

 Les pays de l'l'OTAN qui avaient les dépenses militaires les moins importantes comme la Belgique, l'Espagne, l'Italie et le Canada ont annoncé de fortes hausses de ces dépenses.

 

De la guerre commerciale à la guerre tout court

 

La hausse des dépenses militaires et le «soutien à l’Ukraine» avaient été justifiés hier avec l’argument qu’il fallait assurer la victoire de Kiev et punir la Russie pour ses violations du droit international et ses crimes de guerre  : chacun a vu que dans le cas d’Israël  les violations du droit international et les crimes de guerre n’ont entraîné aucune «punition» de la part des pays européens, qui en réalité en dont complices: le « droit » est en fait basé sur des rapports de force et il n'est respecté par les Etats bourgeois que s’il sert leurs intérêts. La très forte augmentation supplémentaire des dépenses militaires annoncée à grand fracas et le climat belliciste répandu par les medias sont justifiés aujourd’hui par la menace imminente contre l’Europe que ferait poser la Russie en cas probable d’arrêt des combats en Ukraine dans la perspective d’un désengagement des Etats-Unis (2).

L’absurdité des arguments utilisés par cette propagande bourgeoise comme la guerre commerciale en cours (3) est la démonstration que le capitalisme se dirige inexorablement à l’échelle internationale, vers des affrontements militaires de «haute intensité» – ce dont tous les Etats bourgeois sont conscients. La perspective d’une troisième guerre mondiale, débouché inévitable à un certain point des crises capitalistes, devient de plus en plus tangible, même si elle n’est pas encore immédiate. Si l’adminstration américaine veut arrêter la guerre en Ukraine, ce n’est pas par amour de la «paix», mais, après avoir constaté l’échec de cette guerre, parce qu’elle veut réorienter ses forces vers l’Asie où l’attend un affrontement décisif avec la Chine. Les Etats européens, qui ne sont plus assurés du maintien de l’alliance avec les Etats-Unis, se préparent à vive allure à être capable de faire la guerre «pour leur propre compte». Et cette préparation ne consiste pas seulement dans des dépenses militaires accrues  ; elle consiste encore et même surtout, dans l’embrigadement de la population en général et des prolétaires en particulier dans une union nationale, c’est-à-dire dans la défense des intérêts du capitalisme national  : les prolétaires et les exploités sont appelés à accepter des sacrifices, à renoncer à défendre leurs intérêts de classe au nom de la défense de la patrie avant d’être appelés s’il le faut à verser leur sang. D’ores et déjà les dépenses militaires supplémentaires vont être payées par les prolétaires sous la forme de la diminution des dépenses sociales, qui ne sont pas un cadeau de l’Etat bourgeois mais font partie du salaire « différé » – la part du salaire non directement versé qui est utilisée pour financer ces dépenses : l’économie de guerre c’est d’abord la guerre aux prolétaires  ! S’ils ne veulent pas être surexploités aujourd’hui et servir de chair à canon demain, les prolétaires doivent refuser la soumission aux perspectives bourgeoises.

 Il est possible de s’opposer aux sacrifices en temps de paix comme comme en temps de guerre pour le seul bénéfice du capitalisme, à condition d’entrer en lutte pour la défense intransigeante des seuls intérêts prolétariens. Le refus de la mortelle union nationale, l’opposition à la paralysante collaboration entre les classes au nom de la défense de la patrie, le retour à la véritable lutte de classe, s’appuyant sur les moyens, les méthodes et l’organisation classistes permettent d’unir les prolétaires de toutes nationalités contre le capitalisme et les Etats bourgeois, dans la perspective de renverser ce système de misère, d’exploitation et de guerres et d’ouvrir la voie à la société sans classes ni Etats, le communisme.

 

Les bourgeois préparent la guerre pour défendre le capitalisme,

préparons la guerre de classe pour en finir avec l’ordre bourgeois  !

 


 

(1) Mais Zelensky a déclaré le 29/1 qu’il faudrait déployer «  un minimum  » de 200 000 soldats européens pour garantir la paix, ce qui est impossible pour les armées européennes.

(2) par exemple la première ministre danoise a justifié le 19 février l’annonce de dépenses militaires massives pour dépasser les 3% du budget à la fin de l’année par la crainte d’un cessez-le-feu rapide en Ukraine « car il peut donner au président Poutine et à la Russie une meilleure possibilité […] de mobiliser à nouveau et d’attaquer l’Ukraine ou un autre pays en Europe».

(3) Le célèbre investisseur milliardaire américain Warren Buffet a déclaré le 2/3 que les tarifs douaniers de Trump étaient «un acte de guerre».

 

9 mars 2025

 

 

Parti Communiste International

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