De la crise de la société bourgeoise à la révolution communiste mondiale

( Manifeste du Parti Communiste International. 1981 )

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Sommaire

 

●    INTRODUCTION

●    PREMIERE PARTIE : Retour au communisme révolutionnaire de Marx et de Lénine

            I. Le capitalisme appelle la révolution communiste

            II. La classe ouvrière possède dans son passé les armes pour vaincre

    DEUXIEME PARTIE : Objectifs, voies et moyens de la révolution communiste mondiale

            I. Position du parti devant les grandes tendances politiques de l’impérialisme

            II. Les tâches de la révolution communiste mondiale

            III. Orientations internationales d’action du parti

    CONCLUSION

●    ANNEXES

                1. Les principes du communisme révolutionnaire

                2. Bibliographie du mouvement communiste

 

*       *       *

 

PREMIERE PARTIE : Retour au communisme révolutionnaire de Marx et de Lénine

 

I. Le capitalisme appelle la révolution communiste

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En instaurant son nouvel ordre impérialiste mondial sur les ruines de l’Europe et de l’Extrême-Orient au sortir de la deuxième boucherie impérialiste, la bourgeoisie devait proclamer avec ses larbins, les dirigeants des partis faussement ouvriers, social-démocrates et « national-communistes », que le capitalisme pouvait être réformé, que ses contradictions sociales pouvaient être maîtrisées. La bourgeoisie promettait tout simplement de combattre la révolution communiste en la rendant superflue...

 

1. L’impérialisme prépare de nouveau la guerre

 

L’anarchie capitaliste et les crises devaient être surmontées par l’intervention de l’État dans l’économie. Une telle recette, soufflée par la vieille social-démocratie qui prétendait ainsi dépasser le capitalisme, a été également prônée par le stalinisme. En théorisant la réalité des pays de l’Est européen, ce dernier en est en effet arrivé à soutenir que le communisme ne supposait plus la suppression du salariat et du marché, comme Marx et Lénine l’avaient constamment affirmé, mais qu’il était compatible avec eux. Il devait suffire que l’État prenne le contrôle juridique des entreprises et dresse une planification plus ou moins centralisée, pour passer au socialisme. Or chaque jour les tenants du socialisme russe ou chinois sont bien obligés d’avouer que le mécanisme fondamental de leur société ressemble comme deux gouttes d’eau à celui du capitalisme, avec son anarchie, ses oppositions de classes et toutes leurs conséquences.

Selon les idéologues de l’Est et de l’Ouest, les disputes entre les États devaient s’éteindre dans l’expansion des échanges, dans la coopération économique et politique sous le haut patronage d’une quantité d’organismes internationaux auxquels l’ONU sert de clef de voûte. Qui plus est, l’entente entre les super-puissances devait être le meilleur garant de la paix et du désarmement universel. Or qu’est-il advenu ?

L’intervention de l’État dans la vie économique a fait des progrès prodigieux dans le dernier demi-siècle, allant parfois jusqu’à l’étatisation. La programmation économique et la nationalisation des entreprises ont été largement utilisées, les dépenses budgétaires se sont développées, la fixation centrale des prix, le contrôle du crédit et du commerce extérieur se sont généralisés. Ces méthodes centralisatrices ne sont pas seulement l’apanage des pays de « socialisme réel» ou des pays de jeune capitalisme qui cherchent ainsi à compenser leur retard sur le marché mondial. Elles sont aussi devenues monnaie courante dans les pays qui affichent le libéralisme économique comme un principe sacré.

Et malgré tout cela, l’inflation bouleverse en permanence les équilibres économiques et sociaux savamment conquis, le chômage pousse des pointes vertigineuses, les pays les plus fragiles sont en proie à un endettement qui mène tout droit à la banqueroute et entraîne une pression insupportable sur les classes laborieuses, la peur du lendemain gagne même les pays impérialistes où la prospérité d’après-guerre et le monopole du marché mondial avaient donné un répit à la classe ouvrière. Instabilité croissante, insécurité grandissante, anarchie généralisée : voilà que s’imposent avec plus de vigueur que jamais les lois du capitalisme que l’on prétendait museler !

Dans les rapports internationaux, la détente a succédé à la guerre froide, les pays de l’Est ont fini par s’ouvrir aux marchandises et aux capitaux occidentaux, détruisant du même coup le mythe stalinien des deux marchés censés obéir à des lois économiques différentes. Mais ce phénomène, loin d’apporter la paix, s’est accompagné de gigantesques pas en avant dans la course aux armements.

L’accumulation des stocks d’armes thermonucléaires est aujourd’hui suffisante pour faire sauter d’un coup une bonne partie de la planète. L’extension du militarisme à tous les pays, même les plus petits et les plus pauvres, ainsi que le développement des missiles intercontinentaux, qui mettent désormais chaque pays à portée du plus éloigné de ses ennemis hypothétiques, ont transformé le globe entier en un seul et unique champ de bataille potentiel.

La fameuse détente elle-même n’était fondée que sur un cynique « équilibre de la terreur ». Et ni l’ONU, ni les innombrables conférences sur la paix et le désarmement n’ont pu empêcher que chaque querelle entre brigands impérialistes pour le contrôle de telle matière première ou de telle position stratégique, ou que la rupture de l’équilibre politique par tel changement de régime, ne portent à nouveau en elles les germes d’un futur conflit impérialiste généralisé, en Indochine ou au Zaïre, sur la frontière sino-soviétique, en Afghanistan ou au fond du golfe arabo-persique, dans l’Océan indien ou en Europe centrale.

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2. Les réformes bourgeoises ne peuvent empêcher la misère de croître

 

Le capitalisme a-t-il au moins, comme il s’en vantait, réduit les inégalités sociales et la misère ?

Le perfectionnement des machines et des techniques de production, l’automation et la rationalisation du travail ont connu depuis la guerre des développements sans précédent. Mais qu’ont-ils apporté aux travailleurs salariés, même dans les pays de vieux capitalisme, où des systèmes de garanties se sont développés pour atténuer en partie les effets les plus révoltants et les plus subversifs de la condition ouvrière ?

Ces progrès ont eu pour résultat général une parcellisation accrue des tâches, une monotonie encore plus intenable du travail, une accélération des cadences et une intensification inouïe de la fatigue, la généralisation du travail de nuit et des horaires entièrement soumis aux oscillations de la production pour le marché, un despotisme encore aggravé dans l’atelier, le chantier ou le bureau, une augmentation de la nocivité du travail industriel et de la vie urbaine ainsi qu’une fréquence et une gravité plus grandes des catastrophes dues à l’anarchie capitaliste et à la course au profit.

Plus souvent qu’à la satisfaction des besoins élémentaires des larges masses, ils ont conduit à la production de toute une gamme de besoins artificiels et antisociaux, ainsi qu’au gonflement de couches sociales parasitaires liées à eux, putréfiant encore le tissu social de la société bourgeoise.

Parallèlement, la proportion de travailleurs éliminés de la production grandit sans cesse dans le monde, la marginalisation et la bidonvilisation atteint des proportions épouvantables à la périphérie du capitalisme, où la concurrence acharnée pousse dans certains pays à des semaines de travail de plus de 50 et 60 heures, et met sous le joug des dizaines de millions d’enfants qui, de l’Inde au Maroc ou au Brésil, mourront avant de devenir adultes, afin de nourrir leurs parents chassés du travail !

L’enseignement s’est généralisé, les moyens d’information et de communication sont devenus gigantesques, mais ils sont autant de moyens d’abrutissement des masses exploitées : la seule culture que leur donne la bourgeoisie est l’idéologie d’esclaves du capital !

Ces dernières décennies ont connu un développement capitaliste impétueux dans le Tiers Monde. Or, l’immense fossé existant entre les pays riches et les pays pauvres continue à se creuser, précipitant aux dires de la Banque Mondiale elle-même, 800 millions d’hommes, soit le cinquième de l’humanité, dans une irrémédiable disette, et ce au moment où l’Amérique hyperproductive réduit ses surfaces cultivées en céréales pour faire monter les prix ! Les catastrophes naturelles ont bon dos : c’est le capitalisme qui, au Sahel comme ailleurs, crée la famine et s’en nourrit !

Il est vrai qu’au cours des trente années d’accumulation capitaliste forcenée de l’après-guerre, aussi bien dans les pays impérialistes d’Occident et du Japon que dans les pays de l’Est, une élévation importante du niveau de vie a été concédée à de vastes fractions de la classe ouvrière. Des mécanismes de sécurité sociale et de gratuité des soins, d’indexation du salaire et de garantie de l’emploi se sont multipliés, au moins pour certaines catégories ouvrières, les rendant dépendantes de l’« État-providence ». Ce phénomène, favorisé par l’exploitation du marché mondial et le bénéfice de rentes impérialistes, a même fini par s’étendre à de minces couches de prolétaires dans les pays de jeune capitalisme, particulièrement bien placés sur le marché notamment grâce à la manne pétrolière.

Mais que sont ces avantages, à côté de l’accumulation des richesses tombées dans la même période dans les mains des capitalistes ? Ces richesses n’entraînent pas seulement le luxe insupportable, l’arrogance révoltante et la sultanisation indécente des classes dominantes. Elles ont été transformées en nouveaux moyens d’exploitation, c’est-à-dire en capital, et dépensées en nouveaux moyens d’oppression : elles servent en effet à entretenir des armées de bureaucrates chargés de contrôler le travail des prolétaires, à acheter des armées de flics et de mercenaires chargés de monter la garde devant ces juteux privilèges, à corrompre des essaims de parasites en tous genres. Et tout cela pèse d’un poids bien plus lourd encore qu’autrefois sur les épaules de la classe ouvrière !

De plus, ces avantages hier tant vantés, ne sont-ils pas précisément présentés aujourd’hui comme autant de rigidités entravant la marche de l’industrie, quand ils ne sont pas hypocritement dénoncés comme la cause des difficultés économiques ? Pour sauver la compétitivité de l’économie nationale, les capitalistes et leurs « lieutenants ouvriers », les faux socialistes et les faux communistes, s’acharnent aujourd’hui à faire régurgiter à la classe ouvrière les miettes concédées pendant trente ans ! Les nouvelles réformes sont faites pour supprimer les anciennes. L’« État-providence » est livré à la démolition. Reste l’État-gendarme !

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3. L’anarchie du marché ne peut pas être maîtrisée

 

Et pourquoi donc ces lois barbares et inhumaines qui écrasent les classes exploitées sous le poids de leur propre travail et qui produisent leurs effets désastreux aussi sûrement que la terre tourne autour du soleil ?

Parce que le capital est par nature inséparable du travail salarié. Il ne peut exister sans lui : il en est la contrepartie nécessaire. Il s’approprie sous forme de plus-value l’essentiel du travail effectué par une foule considérable de travailleurs. Ces derniers, les prolétaires, parce qu’ils sont dépouillés de tout, sans réserve, sont contraints pour vivre de vendre leur force de travail aux détenteurs du capital qui concentrent les moyens de travail. Ils n’obtiennent dans cet échange qu’un salaire équivalent à une petite partie du travail réalisé. Et encore, uniquement dans la mesure où leur travail est utile au capital ! Or, le capital ne peut exister sans une multitude de capitaux qui apparaissent sous la forme d’entreprises concurrentes entre elles, qu’elles soient privées ou d’État, ou même baptisées socialistes.

Chaque entreprise ne peut survivre sans réaliser un profit. Ce profit est d’autant plus important que l’entreprise est plus compétitive sur le marché, ce qui l’oblige à investir toujours davantage que la voisine. Seulement, toutes les entreprises font de même. II s’ensuit que la part du travail nouvellement créé, seule source de la valeur, rapportée au travail ancien, qui est avancé sous la forme de machines et de matières premières, finit par diminuer, et que par conséquent le taux de profit général de l’économie tend à baisser. A cela les entreprises réagissent en exploitant davantage leurs travailleurs, accaparant une part plus grande de la richesse produite.

Le capital, assoiffé de plus-value, ne peut assurer son fonctionnement qu’au prix d’une guerre quotidiennement menée par ses hordes de bureaucrates, flics, politiciens et larbins en tous genres, contre la classe ouvrière, contre ses tentatives d’améliorer son sort, ses conditions d’existence et de lutte. Le fossé entre exploités et exploiteurs ne peut donc que s’approfondir constamment.

Cela suffit-il à tirer le capitalisme d’embarras ? Non, car le résultat de cette activité fébrile d’investissement est que la société se trouve à un moment donné avec trop de marchandises en stock. Trop, non pas dans l’absolu, parce qu’en même temps les larges masses manquent de l’essentiel pour vivre, mais trop par rapport à la capacité d’absorption du marché. Elle possède trop de bras, non pas en général, parce que les machines existent bien et que les journées de travail sont trop longues, mais par rapport aux besoins en main-d’œuvre de l’industrie. Et comme le capital ne parvient pas à se réaliser, il devient lui aussi surnuméraire et, malgré tous les efforts déployés, le profit continue de chuter !

Quelle est donc la solution ? Que le capital investi soit suffisamment dévalorisé, la force de travail suffisamment dépréciée, et, en conséquence, le taux de profit suffisamment rétabli pour que l’économie s’élance dans un nouveau cycle d’accumulation frénétique, au prix d’une pression plus forte encore sur la classe ouvrière du monde entier et d’une misère plus grande encore pour les masses exploitées des pays dominés.

Essayez donc de maîtriser cette anarchie par le contrôle de l’État ! Vous disciplinez peut-être dans une certaine mesure la concurrence sur le marché intérieur, bien qu’au prix d’une hypertrophie bureaucratique. Cependant, comme les économies nationales restent concurrentes entre elles, la guerre de tous contre tous est portée à un niveau supérieur, sur le marché mondial. Et là s’affrontent les grands trusts internationaux, privés ou publics, qui sont des concurrents aux atouts bien plus énormes que ceux des entreprises locales : ils disposent, eux, de machines d’États qu’ils se soumettent, de flottes de guerre et de stocks de missiles pour faire valoir leurs intérêts. La concurrence économique se transforme donc en concurrence généralisée entre États, c’est-à-dire en rivalités d’appétits non seulement économiques et commerciaux, mais également diplomatiques, stratégiques et militaires.

Elle devient une lutte sur tous les fronts pour les zones d’influence et les chasses gardées, qui connaissent nécessairement un développement inégal des capacités économiques et de la puissance des États : c’est vrai pour chacune d’elles en leur sein, mais aussi pour les unes par rapport aux autres.

L’Allemagne et le Japon, boucs émissaires du dernier carnage impérialiste, ont été rasés hier, mais les voilà de nouveau menaçant l’orgueilleuse Amérique sur ses propres marchés surencombrés, tandis que la zone russe, hypermilitarisée pour faire le poids devant la puissance des États Unis, manifeste toujours un manque au moins relatif de capitaux.

Dès lors, sur le terrain du capitalisme, seule une nouvelle guerre peut permettre en fin de compte le repartage général du monde indispensable à un nouvel essor des forces productives.

Et quel est l’effet de ce genre de solution des crises ? Celui même que dénonçait déjà le Manifeste en 1848 : « la préparation de crises plus générales et plus puissantes ; ce qui revient à diminuer les moyens de les éviter ».

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4. Les droits bourgeois sont une mystification pour la classe exploitée

 

C’est au nom de la défense de la démocratie contre le fascisme que le prolétariat mondial a été entraîné dans la deuxième boucherie impérialiste, avec l’appui total de l’Internationale stalinisée ; tandis que dans l’Allemagne nazie, la bourgeoisie justifiait de son côté la guerre par la défense d’un prétendu socialisme national contre l’impérialisme des « démocraties ploutocratiques » et que la bourgeoisie japonaise prétendait émanciper l’Asie des impérialismes blancs.

Au sortir de la deuxième guerre impérialiste, on proclama que la conquête continue de droits, de libertés nouvelles et de l’égalité juridique devaient permettre de résoudre sans heurt, sans violence, sous la haute protection de l’ONU et de sa déclaration universelle des Droits de l’Homme, les contradictions entre les classes et entre les États, entre l’individu et la société. Même le faux socialisme russe s’est finalement rallié à cette thèse avec le célèbre XXe Congrès du PCUS, sa coexistence pacifique, ses voies démocratiques, parlementaires et nationales au socialisme.

Ce que signifie l’égalité des droits en régime capitaliste a été largement confirmé par la vague anti-impérialiste du second après-guerre. Cette dernière a donné partout un vigoureux coup de fouet aux forces productives. Mais la conquête de l’indépendance et de l’égalité juridique entre les nations dans l’ONU a-t-elle supprimé le fait que le capitalisme est à l’étroit dans ses limites nationales ?

Au contraire. Jamais la mainmise des grands impérialismes sur les matières premières n’a été aussi totale, la masse des investissements impérialistes aussi gigantesque, l’endettement international aussi colossal, au point que de nombreux pays doivent se soumettre à une véritable dictature des grandes banques de quelques États et du Fond Monétaire International, qui leur dictent jusque dans le moindre détail leur politique économique, financière, sociale et donc policière ; l’Égypte et le Pérou, la Turquie et le Sénégal en ont déjà fait, avant combien d’autres, la triste expérience.

Jamais sans doute les mailles des filets diplomatiques et militaires qui enserrent tous les pays du monde n’ont été aussi étroites et la fiction de l’égalité des nations n’a été aussi mise à mal. Mais comment les pays nouvellement parvenus à une existence nationale indépendante pourraient-ils échapper à cet étau, alors que même de vieux et puissants pays capitalistes et impérialistes, comme l’Allemagne et le Japon, l’Angleterre ou la France sont condamnés à la vassalité politique ?

Ce que signifie l’égalité juridique entre les travailleurs, l’Intouchable indien, le Noir américain, le travailleur immigré en Europe, aux Etats Unis ou ailleurs, la femme prolétaire qui subit le double esclavage de l’usine et du travail domestique partout dans le monde, et bien d’autres exploités en font la tragique expérience quotidienne. Que valent en effet toutes les proclamations de principe et les garanties constitutionnelles devant la réalité du capitalisme, qui repose sur la concurrence entre les ouvriers et qui cultive en fait sinon en droit toutes les vieilles superstitions, toutes les différences de caste ou de race, de nationalité ou de sexe, d’âge ou de culture et de qualification, pour opposer les travailleurs les uns aux autres ?

Et, surtout, l’égalité entre l’exploiteur et l’exploité, quelle fantastique mystification ! Le paysan indien du Mexique ne vaut pas lourd devant le propriétaire foncier, le mineur sud-africain encore moins devant le patron du trust minier. Mais, malgré tous les droits et garanties qui l’alourdissent, quel est le poids réel dans l’État de l’ouvrier américain dès qu’il s’oppose au manager d’un des puissants trusts internationaux ? Que pèsent même des milliers de ses frères face à ce patron ? La loi, établie par les représentants du peuple, leur donne bien le droit de grève, mais s’il leur vient à l’idée d’en faire un usage tant soit peu sérieux, c’est-à-dire qui lèse les intérêts du capital, c’est la même loi qui a prévu de déchaîner sur eux, le plus démocratiquement du monde, des régiments entiers de fonctionnaires et de juges, des troupes de policiers et de gardes fédéraux et locaux, des escouades de miliciens privés et même de tueurs à gage, qui se dépêchent de compléter le travail de sabotage de cohortes de bureaucrates syndicaux ayant un pied dans le gouvernement et l’autre dans la pègre, et tout cela pour faire respecter la sacro-sainte liberté du travail !

Les fameuses libertés de presse, de réunion, même dans les démocraties les plus libérales, sont une hypocrisie sans nom, quand bien même elles ne sont pas limitées par la loi. Il n’a jamais fallu autant de capitaux qu’aujourd’hui pour lancer un journal. Jamais le monopole des moyens d’information, surtout avec la radio et la télévision, n’a été tenu dans un nombre aussi petit de mains. La concentration de la propriété foncière et le contrôle de l’État interdit pratiquement de trouver des lieux de réunion aux travailleurs qui en auraient besoin, même lorsque la loi les y autorise théoriquement.

L’invocation permanente des Droits de l’Homme ne fait que couvrir partout, même dans les démocraties les plus raffinées, le recours de plus en plus systématique à la torture des prisonniers et à l’assassinat politique. Quelle consolation, ces déclamations juridico-philosophiques, pour ceux auxquels le capital ne laisse d’autre liberté réelle que de vivre et mourir pour lui, et d’autre droit réel que de chanter les louanges de cet esclavage !

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5. L’État bourgeois n’est pas à démocratiser mais à détruire

 

Que peut bien signifier le suffrage universel, quand la puissance des trusts est telle qu’ils peuvent s’acheter les députés en bloc et des partis entiers, quand ils parviennent aussi facilement à se domestiquer les fonctionnaires et les officiers ? De quel intérêt sont devenus les parlements, depuis que la concentration du capital financier a pour effet de leur ôter tout pouvoir de décision et ne leur concède plus qu’une fonction purement décorative ? Quel sens ont dans ces conditions les élections, multipliées à l’infini pour le parlement et les municipalités, et même dans les entreprises, sinon de donner quelques sinécures à des élus dont le rôle est de piétiner les intérêts de leurs mandants et de leur faire accroire que, grâce à ce système, on peut influer sur la marche du capitalisme et finir par l’apprivoiser ?

La violence des contradictions sociales qui se déchaînent dans les pays capitalistes périphériques vient aujourd’hui rappeler à quel point les mécanismes sacrés de la démocratie-parlementaire eux-mêmes sont incapables de résister à la moindre secousse sociale : l’armée prend alors directement les affaires en mains, avec la collaboration de plus en plus fréquente des partis libéraux, démocratiques et soi-disant ouvriers.

Dans les pays capitalistes les plus vieux, les pays impérialistes d’Occident, la collaboration active de puissants partis visant à concilier les intérêts des classes, a permis de pousser à fond la méthode démocratique de gouvernement. Ces partis, qu’ils soient carrément démocratiques petits-bourgeois ou ouvriers bourgeois, c’est-à-dire ouvriers par leur composition et leur influence et bourgeois par leur politique, font alterner les périodes d’opposition loyale sur le terrain parlementaire et les périodes de participation gouvernementale, poursuivant dans les unes comme dans les autres la stérilisation des luttes ouvrières et le renforcement de la machine de l’État capitaliste. C’est ainsi que la répression du terrorisme « romantique », type Brigades Rouges en Italie, est venu rappeler à quel point ces partis aidaient l’État à passer d’un coup à l’état d’exception légal au moindre signe de révolte sociale contre l’ordre démocratique, avant même que la classe ouvrière ne se mette en mouvement à grande échelle.

Et c’est ce formalisme contre-révolutionnaire de la démocratie, que la bourgeoisie ne conserve que pour cacher sa domination, que la classe ouvrière devrait défendre coûte que coûte, et sur lequel elle devrait s’appuyer pour lutter contre la classe capitaliste ?

Après qu’en Espagne le franquisme ait passé avec succès la main à la démocratie dans le but d’endiguer la lutte ouvrière, ne voit-on pas les bourgeoisies brésilienne et polonaise tentées à leur tour par des formes d’ouverture et de pluralisme ?

« Le gouvernement moderne, disait le Manifeste de 1848, n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe capitaliste. »

Plus l’État est démocratique, plus il laisse le libre jeu aux forces de la bourgeoisie, plus il tombe aux mains des forces bourgeoises les plus puissantes, c’est-à-dire une infime poignée de groupes financiers immenses qui ne se contentent pas seulement d’exploiter la classe ouvrière, mais ruinent chaque jour des masses plus grandes de paysans et jusqu’à la piétaille capitaliste elle-même, pourtant agenouillée devant leur puissance.

Plus l’État est démocratique, plus il parvient à faire participer à sa gestion les prolétaires eux-mêmes, plus la classe ouvrière est chargée de chaînes et plus elle est entravée dans sa lutte contre la classe capitaliste.

Plus l’État est démocratique, plus il semble s’élever au-dessus des classes sociales et de la société entière, plus il l’écrase en fait de son poids et plus il réalise en fait la dictature impersonnelle du capital !

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6. La société est archimûre pour le communisme

 

Depuis le début du XXe siècle, c’est-à-dire depuis qu’une poignée de trusts et d’États se partagent et se repartagent le monde, le capitalisme est parvenu à son stade ultime, l’impérialisme, qui est l’« antichambre du socialisme », comme disait Lénine.

Depuis longtemps, déjà, la société est globalement archi-mûre pour la transformation communiste, même si on tient compte des énormes différences de développement entre les diverses régions du monde. C’est pourquoi le conflit entre d’une part les forces productives modernes, le travail associé, la vie collective et leur produit le plus pur, le prolétariat, et d’autre part ces rapports eux-mêmes, à savoir le capital, le marché, et les États qui les défendent, prend toujours davantage l’allure d’une succession infernale de crises, de guerres et de toutes sortes de calamités.

Ce cours catastrophique ne cessera qu’avec le renversement violent de l’ordre établi qui permettra à la société d’arracher les forces productives aux lois aveugles du capital et de les mettre au service du développement de l’humanité.

Quelle que soit la durée de la transformation communiste de la société entière, elle seule peut permettre de remplacer l’anarchie généralisée par l’administration internationale centralisée des capacités productives de l’humanité, des ressources naturelles et des richesses de la planète entière, de supprimer la division sociale du travail et les classes sociales, de compenser par la solidarité désintéressée les conditions géographiques ou climatiques défavorables, de combler les écarts existants entre pays riches et pauvres et donc le fossé entre les nations et les races, d’en finir avec l’esclavage domestique et l’infériorité sociale de la femme, de détruire l’antagonisme entre villes et campagnes, de parer enfin aux conséquences dangereuses de l’industrie, et de stopper le processus d’épuisement de la terre et des hommes qui découle nécessairement des lois du capital.

Utopie ! crient les idéologues bourgeois ! Mais le capitalisme n’a-t-il pas déjà livré, avec les progrès de la technique agricole moderne, les solutions pour nourrir la population du monde entier, pourvu seulement qu’on libère les moyens de production existant du monopole des propriétaires fonciers et de l’emprise du marché capitaliste ? N’y a-t-il pas déjà à l’échelle du monde suffisamment de techniques modernes pour permettre de réduire considérablement le temps de travail et de parer aux besoins les plus pressants en biens de première nécessité, pourvu qu’on intègre au processus productif la moitié de l’humanité qui en est actuellement chassée par le mécanisme du salariat, et qu’on soustraie les machines aux lois aveugles du capital ?

Est-il vraiment si étrange d’imaginer pouvoir se passer progressivement du marché à l’échelle de la planète en administrant centralement la production et la consommation de toute l’humanité ? C’est le cours même du capitalisme qui y pousse inéluctablement. Les trusts les plus puissants font déjà travailler ensemble des centaines de milliers et parfois des millions d’hommes qui, au sein de ces immenses entreprises, se passent parfaitement du marché pour faire circuler les produits qu’ils fabriquent.

La division internationale du travail a déjà été poussée au point où les marchandises courantes vendues sur toute la planète contiennent du travail effectué par des ouvriers de tous les continents, un point où la puissance et la rapidité des moyens de communication modernes permettent de comptabiliser d’un coup des masses de renseignements pris dans tous les coins de la terre. D’immenses chaînes de magasins concentrent une part croissante de la consommation. Des sociétés gigantesques ou des institutions publiques contrôlent le logement de millions d’hommes. Une part énorme de la population se nourrit au moins en partie dans des restaurants collectifs. Mais le capitalisme poursuit ce processus de socialisation à sa manière, en poussant à l’absurde la concurrence entre les trusts et les États et en rendant la vie toujours plus insupportable aux larges masses.

Il sera infiniment plus aisé d’unir dans une même unité productive le travail des mille premières entreprises du monde qui contrôlent déjà une grande partie des richesses créées, et d’y agréger progressivement le reste de la production qu’il n’a été, hier, de passer des petites unités de production individuelle aux entreprises modernes qui coordonnent le travail de centaines de milliers d’ouvriers, et parfois davantage. Il sera sans doute infiniment moins difficile d’unir en une seule unité sociale quelques 150 États nationaux que cela n’a été, hier, de réunir plus de 350 États allemands en un État national unitaire !

La plupart des tâches productives sont déjà devenues suffisamment simples pour qu’une large proportion de la population, d’ailleurs toujours croissante, puisse les accomplir. Partager entre tous les membres de la société les tâches pénibles et ingrates dont la machine ne peut pas encore se charger et commencer à répartir entre tous les tâches productives, administratives et intellectuelles est donc à portée de la main, pourvu qu’on en finisse avec les lois du capital !

Le capitalisme, qui accumule tous les matériaux de la transformation communiste de la société, ne se contente pas de rendre cette issue nécessaire pour arracher l’humanité aux tourments où ses conséquences la plongent, il produit encore la force qui en débarrassera l’humanité : le prolétariat.

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7. Le prolétariat est le fossoyeur du capitalisme

 

La classe capitaliste s’est vengée des frayeurs que lui avait causées la révolution d’Octobre par un cannibalisme sans précédent. Là où la démocratie parlementaire, les ressources du pluralisme et de l’alternance démocratique n’ont pu permettre de contenir l’élan du prolétariat, et la collaboration des bureaucraties réformistes de dévoyer sa protestation et de la rendre compatible avec l’ordre bourgeois, le fascisme s’est assuré son consentement forcé à l’ordre impérialiste. En brisant l’orientation et l’organisation du prolétariat à l’échelle internationale, le stalinisme a été l’agent politique de cette soumission. En Russie, il l’a imposée directement, par la démolition du parti communiste et de l’État prolétarien, l’extermination de toute la vieille garde révolutionnaire et la mise en coupe réglée du prolétariat.

Sur la vague de la prospérité de l’après-guerre, la bourgeoisie a lancé avec la collaboration active du réformisme social-démocrate et du néo-réformisme stalinien une avalanche de réformes sociales, que la classe ouvrière a payées d’avance du sang de dizaines de millions des siens sur les champs de bataille ou sous les bombardements, et de souffrances inouïes pendant la guerre et la reconstruction.

Mais la classe ouvrière a-t-elle vraiment pu être intégrée, s’est-elle définitivement embourgeoisée, comme l’ont proclamé toutes les milices idéologiques de la bourgeoisie, ou alors a-t-elle définitivement cessé d’avoir des intérêts distincts des autres classes pour se « fondre au sein du peuple », comme aimeraient le faire croire les théoriciens vendus de la Nomenklatura moscovite ? Si par absurde cela était vrai, pourquoi donc ce gonflement toujours plus démesuré des corps de répression et, plus élégamment, des corps de prévention, psychologues et autres travailleurs sociaux, là où les opportunistes, les curés et les ayatollahs perdent leur influence ?

En fait, les armes dont dispose théoriquement la classe ouvrière sont devenues bien plus puissantes encore. Les rangs du prolétariat n’ont pas seulement considérablement grossi. La concentration industrielle lui donne des moyens toujours plus énormes, même si les divers experts bourgeois s’efforcent par tous les moyens d’en atténuer les effets révolutionnaires. L’éducation et la discipline généreusement dispensées aux prolétaires dans les bagnes industriels et dans les armées bourgeoises deviennent des armes toujours plus menaçantes pour le capitalisme si la classe ouvrière sait les utiliser pour ses propres intérêts.

Tandis que la marche du capital exacerbe toujours davantage la concurrence entre les bourgeois et les pousse à s’entredéchirer constamment, elle précipite des masses de petits-bourgeois et de paysans ruinés dans le prolétariat, elle égalise et unifie toujours plus les conditions de vie et de travail des prolétaires, fait tomber les barrières entre hommes et femmes en les rendant interchangeables dans l’usine, brasse les nationalités sur la même chaîne et dans le même quartier par d’incessantes migrations ouvrières.

Et si la bourgeoisie et ses larbins réformistes s’acharnent à reconstruire perpétuellement ces barrières et ces divisions, ils peuvent retarder, mais non pas contrecarrer définitivement les effets d’un processus qui condamne inexorablement les prolétaires à lutter pour défendre leurs conditions de vie et de travail constamment menacées par les lois du capital et les pousse donc à surmonter la concurrence entre eux, sur laquelle repose la force de la bourgeoisie. Si l’union qui naît de cet effort est temporairement détruite par des conditions défavorables, par la brutalité de la police ou le sabotage des courants prétendument ouvriers vendus à l’adversaire, elle doit cependant renaître plus forte encore sous le fouet du capital.

La formidable grève des ouvriers polonais de l’été 1980 vient de rappeler quelle force immense se cache dans les muscles du géant prolétarien endormi. Et un an auparavant, l’effondrement de l’armée iranienne, une des plus modernes du monde, a rappelé que ce sont des soldats qui manient les armes, que ces soldats sont en grande partie des travailleurs et que leur cœur peut se mettre à battre au pouls de leurs frères de classe, il a montré que les canons les plus sophistiqués ne sont que ferraille si les soldats refusent de s’en servir. Quelle puissance aura alors le prolétariat s’il utilise ces armes pour son propre compte !

Le combat de la classe ouvrière est aujourd’hui renforcé par les nombreux bataillons prolétariens qui surgissent sur tous les continents hier colonisés et où le développement capitaliste a été fulgurant. Ces nouveaux prolétaires entrent dans la lutte avec la spontanéité révolutionnaire que leur confère leur manque total de réserves. Ils sont souvent aiguillonnés par les récentes luttes d’émancipation nationale, et font voler en éclat le mythe des « socialismes nationaux » réalisés, comme en Algérie, par la collaboration harmonieuse de toutes les classes. De plus, les puissantes migrations internationales les poussent jusque dans les métropoles impérialistes où ils forment les secteurs les plus combatifs de la classe ouvrière et entraînent l’ensemble à la lutte.

Quand l’impérialisme aura repris à la classe ouvrière les garanties qui le protègent de ses réactions de révolte, il déchaînera à nouveau la lutte prolétarienne, et les théories de l’embourgeoisement de la classe ouvrière et de la révolution désormais accomplie par les marginaux chers à Marcuse, tout le fatras des théories réformistes du dépassement du capitalisme ou des voies nouvelles au socialisme chères aux sociaux-démocrates et aux héritiers du stalinisme, sans parler des charlataneries du « socialisme réel » en Europe orientale, disparaîtront dans les oubliettes.

« De toutes les classes qui s’opposent actuellement à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire », proclamait déjà le Manifeste de 1848.

Dans sa course infernale, l’impérialisme n’a pas seulement accumulé les armes qu’il met malgré lui dans les mains des prolétaires et que les courants pseudo-ouvriers réformistes ont pour mission d’enrayer et de cacher. Malgré tous ses efforts, il est contraint de montrer aussi à la classe comment les utiliser et vers qui les pointer.

La bourgeoisie a entouré son État des multiples systèmes de défense. Cependant toute la fumée des élections et des parlements, tout le brouillard des alternances démocratiques et du pluralisme, toutes les diversions de la décentralisation, de l’autogestion, du contrôle du citoyen sur les institutions à tous les niveaux, ne parviennent pas à cacher la concentration hystérique de toute la vie sociale dans les mains de l’État centralisé et donc la citadelle stratégique à investir pour ouvrir la voie de la société future.

La bourgeoisie a déversé sur la dictature prolétarienne dans la Russie d’Octobre des monceaux de calomnies au nom de la démocratie. Elle est cependant contrainte tous les jours de démontrer que toute tentative d’utiliser la machine de l’État capitaliste dans le sens des intérêts prolétariens est vaine, que cette machine doit donc être détruite de fond en comble. Condamnée à utiliser de plus en plus souvent sa violence ouverte contre les révoltes qui éclatent périodiquement, la bourgeoisie fait quotidiennement la preuve, malgré tous ses boniments libéraux, que sa force ne repose pas sur le droit, la morale et autres fadaises, mais sur la violence, la dictature et la terreur qu’inspire la supériorité des armes. Elle éduque donc le prolétariat à ne respecter aucune légalité et aucun fétiche constitutionnel.

La bourgeoisie a présenté comme le pire des crimes d’Octobre la dictature d’un seul parti. Mais tout le cours ultérieur de sa domination de classe fait apparaître cette dictature d’un seul parti comme une tendance historique inéluctable. C’est grâce à elle que la contre-révolution a vaincu en Russie avec le stalinisme. C’est grâce à elle seule qu’a été possible la stabilisation de l’Europe de l’Est après le partage de Yalta. C’est avec elle que les jeunes bourgeoisies du Tiers Monde parviennent à faire face aux contradictions suraiguës qui les menacent. C’est de cette forme que se rapprochent irrésistiblement les démocraties blindées d’Occident, héritières du fascisme, et dont les divers partis tendent à devenir toujours plus interchangeables et à se montrer toujours plus serviles devant un exécutif tout puissant et un présidentialisme exacerbé. Et le prolétariat devrait, lui, refuser l’arme de la direction sans partage de son parti ?

La bourgeoisie présente l’internationalisme comme un épouvantail. Voici cependant qu’elle doit étouffer régulièrement ses querelles dans la jungle des appétits nationaux. Pour faire face aux luttes sociales qui menacent sa domination sur un quelconque endroit de la planète, elle n’hésite pas à faire taire ses prétentions et à appeler la solidarité des gendarmes impérialistes plus puissants auxquels elle laisse le contrôle d’organisations internationales en tout genre, et en particulier d’une véritable Internationale de la répression. Et le prolétariat, lui, qui est une classe internationale par nature, qui l’est toujours davantage par ses conditions de vie, de travail et de lutte, devrait arborer un principe national que la bourgeoisie doit tous les jours davantage fouler aux pieds ?

Ce n’est pas en découvrant des armes inédites que la classe ouvrière s’émancipera, mais en se saisissant de celles que lui livre la bourgeoisie et dont elle lui montre malgré elle le maniement.

Comme l’affirmait le Manifeste en 1848, « la bourgeoisie produit avant tout ses propres fossoyeurs. Son déclin et la victoire du prolétariat sont également inévitables ».

 

 

Parti Communiste International

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